Loi agricole : les paysans de l’ex-Bandundu exigent des mesures d’application pour changer leur vie

Les leaders des structures paysannes des provinces du Kwilu, Kwango et Maï-Ndombe issues de l’ex-Bandundu dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC) montent au créneau. A l’instar de leurs amis d’autres provinces de la République, ils viennent de lancer, il y a quelques jours,  une campagne de sensibilisation et des collectes des signatures d’une pétition afin d’inciter le gouvernement à vite prendre des mesures d’application de la loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture.

Selon les organisateurs, bien que la loi agricole soit promulguée depuis 2011, la vie des paysans congolais qui constituent plus de 50 pour cent de la population du pays ne change pas suite à l’absence des mesures d’application. «Il faut donc plusieurs centaines de signatures pour que notre pétition soit valable», a déclaré Blaise Nzwanga, président de la Faitière des organisations paysannes du Kwilu, Kwango et Maï-Ndombe (FOPAKKM).

La campagne a été lancé aux termes d’une séance de travail qui a regroupé, à l’Institut facultaire de Kikwit, des leaders des structures paysannes membres du Comité de pilotage  provincial (CPP) ainsi que plusieurs vingtaines des pays de Kikwit et des environs qui se sont déplacés pour cette activité.

Bien avant cela, Emmanuel Kokolo, président national de l’Association des journalistes agricoles du Congo (AJAC) et chargé de communication de la Confédération nationale des producteurs agricoles (CONAPAC) a assuré une formation des formateurs. Ces formateurs sont les 13 membres du CPP. Outillés, Ceux-ci devront, à leur tour, former des ‘’Sensibilisateurs itinérants’’ dans les trois provinces précitées pour les mêmes opérations.

«Au mois de novembre prochain, la CONAPAC va déposer, auprès du parlement,  la pétition que des gens signent. Nous devons obtenir des mesures d’application de cette loi agricole», a indiqué Kokolo.

Lors du lancement de la campagne, les organisateurs ont présenté aux nombreux paysans présents dans la salle la maquette de sensibilisation. Selon ce support, «si la loi agricole était mise en œuvre, plusieurs changements impacteraient la vie du paysan producteur. Entre autres : 1) Le Conseil consultatif national de l’agriculture (CCN) le Conseil consultatif provincial de l’agriculture (CCP), et le Conseil consultatif territorial (CCT) assureraient une concertation réelle entre tous les acteurs et la conciliation des conflits des terres agricoles ; 2) un cadastre des terres agricoles permettrait de prévenir la spoliation des terres ; 3) des infrastructures rurales de base seraient prises en compte par le gouvernement, notamment les voix des dessertes agricoles ; 4) un tarif préférentiel pour l’achat d’eau, énergie serait établi ; 5) un système de surveillance et de prévention des risques et calamités serait mis en place ; 6) une recherche organique qui répondrait aux besoins des producteurs familiaux serait renforcée ; 7) l’accès aux crédits agricoles serait facilité par la Fonds national du développement agricole (FONADA) ; 8) l’importation des aliments serait découragée par une taxation appropriée ; 9) les producteurs agricoles seraient bien informés grâce aux systèmes d’informations sur les marchés…».

Le lancement de cette campagne a réjoui les paysans présents à l’évènement. «Je suis contente de cette campagne. J’ai posé ma signature. Nous attendons les résultats», affirme Rose Sadine, membre l’Organisation paysanne de Sadine basée à Mbamba, localité située  à plus de cinq kilomètres de Kikwit.

De son côté, Alphonse Kibangu de Gunu, à plus de 100 km de Kikwit, promet de s’impliquer dans la campagne afin d’obtenir plusieurs signatures.