Société
Le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Théophile Mbemba Fundu, procède ce samedi 15 octobre à Kisangani, dans la province de la Tshopo (Nord-Est de la RDC), à l’ouverture de l’année académique 2016-2017 sur toute l’étendue du territoire national, placée sous le signe de « l’excellence, la bonne gouvernance et la pertinence des enseignements ».
L’année académique 2016-2017 s’ouvre sur fond d’enjeux et d’énormes défis à relever exigeant une réforme profonde du secteur de l’ESU, qui agit en amont de tous les autres secteurs de par sa triple mission de formation de qualité, de recherche scientifique et de services à rendre à la société.
La RDC dispose d’un potentiel réel en termes de cerveaux pour réaliser une réforme de qualité de l’Enseignement supérieur et universitaire, un secteur préoccupé par des problèmes de baisse du niveau d’études, d’insuffisance des infrastructures adéquates et des laboratoires ainsi que de vieillissement du corps professoral.
A cela se greffent la problématique de la révision du programme des cours devant remplacer le Pacte de modernisation de l’ESU (PADEM) qui date de 2004, l’inadéquation entre la formation et les besoins de la société ainsi que le manque de financement de la recherche scientifique qui constitue le levier du développement d’une institution universitaire et de son émergence dans le classement des grandes universités régionales et continentales.
De l’application de la loi-cadre de l’enseignement national
La création de l’université congolaise remonte à 1954 avec l’Université Lovanium à Léopoldville (Kinshasa), suivie de l’Université Officielle du Congo à Lubumbashi et de l’Université Libre du Congo à Kisangani.
Son parcours de 61 ans a dû transiter par deux grandes réformes, notamment celle de 1971 qui a consacré la création d’une seule institution universitaire (l’Université nationale du Zaïre) dotée de trois Campus, et celle de 1981 qui a reconstitué les trois anciennes universités du pays sous les appellations de « Université de Kinshasa » (UNIKIN/ex-Université Lovanium), « Université de Lubumbashi » (UNILU/ex-Université officielle du Congo) et « Université de Kisangani » (UNIKIS/ex-Université libre du Congo).
Plus de soixante ans après sa création, l’université congolaise nécessite une évaluation : une auto-évaluation d’elle-même et de la marche de la société utilisatrice de son produit. Le 11 février 2014, le Président de la République avait promulgué une loi-cadre portant organisation de l’enseignement national.
Dans le secteur de l’enseignement supérieur et universitaire, cette loi contient beaucoup d’innovations, parmi lesquelles l’intégration du système éducatif du supérieur dans le processus de Bologne (Licence-Master-Doctorat) qui organise une licence de trois ans, une maîtrise de deux ans et un doctorat de trois à quatre ans.
L’un des points les plus importants de cette réforme a été la professionnalisation de l’enseignement supérieur et universitaire pour résoudre les problèmes de qualification rencontrés dans la société, en formant un type d’intellectuel pratique et créatif capable de contribuer efficacement au développement du pays. Cette loi-cadre rencontre cependant d’énormes difficultés au niveau des mesures d’application, en dehors de quelques projets disparates.
La semaine dernière, le ministre Théophile Mbemba Fundu a présenté aux chefs d’établissements de l’ESU, l’instruction 018 portant directives académiques pour l’année 2016-2017, en saluant la volonté du Chef de l’Etat de réformer ce secteur pour avoir rendu publique l’Ordonnance n° 016/071 portant organisation et fonctionnement des organes d’administration de l’enseignement supérieur et universitaire.
Cette instruction académique comporte dix points essentiels qui permettent d’engager cette réforme, à savoir : -l’amélioration de la gouvernance des établissements de l’ESU et de la qualité de la formation en optant pour un enseignement universitaire d’élite et un enseignement supérieur professionnalisant soutenu par la recherche scientifique ; -la promotion de la maîtrise et le contrôle des sciences et des technologies en réorientant le système d’enseignement supérieur vers des formations professionnelles, le développement du numérique dans le système éducatif du supérieur comme levier de l’accès et de la production des connaissances ainsi que la revitalisation de la recherche scientifique et l’injection d’un nouvel élan à l’innovation.
La formalisation du partenariat public-privé, l’élaboration d’une nouvelle carte universitaire, l’instauration d’un meilleur contrôle de l’ESU pour garantir l’arrimage aux standards internationaux, la préparation de l’étudiant comme acteur de sa propre formation ainsi que la création d’un climat propice aux études et à la recherche sont aussi parmi les directives académiques retenues pour 2016-2017.
Compte tenu de l’ampleur des défis à relever, tous les acteurs de l’enseignement supérieur et universitaire devraient se réunir en Etats généraux pour décortiquer les différents problèmes sectoriels et élaborer une feuille de route commune, afin de redresser ce secteur qui intervient en amont des autres secteurs de la vie nationale du fait de sa vocation de formateur des cadres, des chercheurs, des formateurs des formateurs et des professionnels qualifiés.
Pour réussir l’émergence de la RDC dans les années à venir, l’Etat doit en effet investir dans l’enseignement en finançant le secteur de l’ESU, en vue de rendre effectives les mesures d’application de la loi-cadre et la construction d’infrastructures de qualité, d’assurer l’appui à la recherche devant prendre en compte les besoins de la société et préparer la relève académique, d’améliorer les conditions de travail du corps académique et de créer des universités orientées vers les besoins de la société.
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Théophile Mbemba Fundu, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU)