Santé
Un septuagénaire américain décédé en juin après avoir été infecté par le virus Zika lors d’un voyage au Mexique pourrait avoir contaminé son fils par ses larmes ou sa sueur, avancent des chercheurs, ce qui serait sans précédent connu.
Ce cas mystérieux de transmission avait été signalé en juillet par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Toutes les voies de transmission connues, dont la plus commune, la piqure de moustique infecté, ont été écartées, selon des infectiologues qui présentent les résultats de leur investigation dans l’édition du New England Journal of Medicine publiée mercredi soir.
Ainsi le fils, âgé de 38 ans, qui s’est remis de son infection, n’avait pas voyagé dans un pays où la transmission du Zika est active ni eu de relations sexuelles avec une personne infectée.
Enfin il n’y a pas de moustiques Aedes aegypti, le principal vecteur du virus, dans l’Utah, un État de l’ouest des États-Unis.
La seule possibilité, selon ces chercheurs, est donc une contamination par son père avec lequel il avait des contacts physiques quand il allait le voir à l’hôpital à Salt Lake City.
Le septuagénaire y était entré avec des douleurs abdominales, une tension artérielle basse, une pharyngite et de la fièvre. Il a ensuite eu une conjonctivite, de la diarrhée et des douleurs musculaires.
Les tests ont montré une très forte concentration du Zika dans le sang du père, plus de 100.000 fois supérieure à celle constatée chez d’autres personnes infectées, selon les CDC. Son état s’est rapidement détérioré. Il est décédé quatre jours après son admission alors qu’il était en assez bonne santé auparavant.
C’est la premier décès par le Zika signalé aux États-Unis.
Le septuagénaire avait dit avoir été piqué par des moustiques quand il se trouvait au Mexique près d’un mois auparavant.
Environ une semaine après, son fils avait à son tour eu de la fièvre, une conjonctivite et une éruption cutanée. Le virus Zika a été détecté dans ses urines, mais pas dans son sang.
Il a aidé plusieurs fois une infirmière à déplacer son père dans son lit sans porter de gants. Il lui a aussi essuyé les yeux. Il n’a en revanche jamais été en contact avec le sang du malade.
Pour les chercheurs, des « niveaux infectieux du Zika pouvaient se trouver dans la sueur ou le liquide lacrymal des yeux du père que son fils a touché avec ses mains nues ».
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si un contact avec des fluides corporels provenant de malades avec une forte infection par le Zika présentent un risque accru de transmission, précisent les chercheurs.
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