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Le canadien BlackBerry, jadis leader du marché des smartphones, a annoncé mercredi qu'il allait cesser la fabrication de ses téléphones et allait confier cette tâche à un sous-traitant indonésien. L'entreprise a conclu un accord de co-entreprise avec PT Tiphone Mobile Indonesia pour créer PT BB Merah Putih qui fabriquera les appareils BlackBerry en Indonésie, selon un communiqué conjoint.
Pionnière des smartphones avec un premier téléphone connecté à Internet lancé en 2000, ces téléphones munis d’un clavier ont connu leur heure de gloire.
D’ailleurs, preuve de sa notoriété, des personnalités n’hésitaient pas à s’afficher au coté de leur téléphone. Nicolas Sarkozy, Barak Obama, etc. avaient décidé d’opter pour cette marque. Ce dernier avait été jusqu’à changer l’un des points du règlement de la présidence qui exigeait qu’il adopte un téléphone plus sécurisé. Le président des États-Unis avait refusé, ne voulant pas se séparer de son smartphone préféré. Très appréciés pour un usage professionnel, les appareils estampillés BlackBerry permettaient de gérer un agenda électronique, d’envoyer des mails ou encore de s’en servir à la manière d’un ordinateur de poche. Des fonctions qui semblent « logiques » pour un téléphone aujourd’hui.
Cette période est aujourd’hui révolue malgré plusieurs tentatives de redynamisation. Révolue à tel point que l’arrêt de la production de smartphones par l’entreprise canadienne fut décidé par sa direction.
Confrontée à une érosion ininterrompue du nombre d'utilisateurs, divisés par quatre depuis l'apogée de l'entreprise fin 2012 (80 millions), BlackBerry souhaite se concentrer sur le service aux sociétés. Mais, là aussi, cette clientèle fond comme neige au soleil : entre le premier trimestre fiscal et le deuxième qui vient de s'achever le 31 août, 300 entreprises ont tourné le dos à la société canadienne, soit une baisse de 10 %.
Résultats en chute libre
La fin des smartphones frappés d'une mûre est surtout symbolique d'une époque où les smartphones étaient encore des produits de niches, souvent réservés aux entreprises. Aujourd'hui, tout le monde à un smartphone. La plupart du temps, il s'agit d'une extension de nous-mêmes, nous raccrochant sans cesse à notre double numérique. Un rôle que les smartphones de BlackBerry avaient beaucoup de mal à remplir, à une époque où l'iPhone et Android règnent en maître sur le marché.
La part de marché de BlackBerry dans les smartphones est, par ailleurs, tombée sous 1 %, selon le cabinet spécialisé IDC. Cela s'est traduit par des résultats en chute libre, avec une perte de 372 millions de dollars américains au deuxième trimestre, contre un gain de 51 millions à la même période un an plus tôt. Son chiffre d'affaires s'est effondré de 32 % à 334 millions de dollars.
La direction a tranché : « La société projette de mettre fin à tout le développement de matériel en interne et va sous-traiter cette tâche à des partenaires », a annoncé dans un communiqué le PDG, John Chen. « Cela va nous permettre de réduire nos besoins en capital et d'améliorer le retour sur le capital investi », a-t-il relevé, estimant que l'entreprise avait atteint « un point d'inflexion ». Cette mesure a été immédiatement saluée par les marchés. L'action BlackBerry gagnait 4,31 %, à 8,22 dollars vers 15 heures GMT à New York, après avoir bondi de 7 % à l'ouverture.
« Une distraction pour BlackBerry »
« Le commerce des téléphones a été une distraction pour BlackBerry et les investisseurs depuis maintenant plusieurs années », a observé John Jackson, analyste chez IDC. « Cette décision devrait aider les investisseurs, les consommateurs et la compagnie elle-même à se concentrer seulement sur le commerce de services et de logiciels, qui est confronté à une compétition féroce mais qui est aussi le secteur dans lequel BlackBerry évolue depuis le début », a souligné John Jackson.
BlackBerry a ainsi conclu un accord de coentreprise avec PT Tiphone Mobile Indonesia pour créer PT BB Merah Putih afin de fabriquer les appareils BlackBerry en Indonésie. « BlackBerry n'est plus seulement une marque de smartphones », a fait valoir John Chen, disant vouloir s'atteler au développement de logiciels des plus performants. « Cette coentreprise n'est qu'une des nombreuses étapes attendues pour permettre la réussite de notre stratégie de mise sous licence de nos logiciels », a-t-il noté.
En confiant la fabrication de smartphones à d'autres, l'entreprise canadienne dit vouloir se concentrer sur le développement de ses logiciels, réputés pour leur sécurité. Ainsi, le système des actuels téléphones BlackBerry (dit "BlackBerry OS 10") devrait continuer d'être mis à jour. Du moins pour un temps.
Propre système d'exploitation
Le BlackBerry Z10 a été dévoilé à Jakarta (Achmad Ibrahim/AP/Sipa)
BlackBerry avait annoncé il y a un an le lancement d'un premier smartphone fonctionnant sous son propre système d'exploitation, BB 10, mais aussi sous celui de Google, Android. « BB Merah Putih va fabriquer, distribuer et faire la promotion des appareils BlackBerry qui utilisent les logiciels et applications BlackBerry », a souligné l'entreprise canadienne.
Cet accord avec une filiale du leader indonésien du marché PT Telekomunikasi s'inscrit dans un programme du gouvernement indonésien visant à développer la fabrication locale de smartphones. Ce n'est pas la première fois que BlackBerry s'associe à un prestataire externe pour la production de ses téléphones. En décembre 2013, l'entreprise canadienne avait annoncé un partenariat avec le fabricant taïwanais Foxconn, sous-traitant historique d'Apple, pour la production du modèle Z3, une version à bas coût du modèle Z10 destiné aux marchés émergents tels que l'Indonésie ou l'Inde.
Que se passera-t-il pour les actuels possesseurs ?
BlackBerry devient donc une entreprise de software, avec des partenariats pour la partie hardware. Concrètement, l'entreprise rachètera des smartphones "clés sur porte" à d'autres constructeurs, et mettra son logo et ses logiciels sur les smartphones en question.
Les fabricants de logiciel ont tendance à abandonner à leur triste sort les vieux modèles dotés d'anciennes versions du système et ce, même si la machine continue de bien fonctionner. C'est valable pour nombre de constructeurs, d'Apple à Microsoft.
Et BlackBerry n'est pas étranger à la pratique. Le Canadien a par exemple déjà délaissé toutes les versions antérieures à l'OS 7, jugées obsolètes, soit les smartphones vendus jusqu'à 2012.
Pour les actuels possesseurs de BlackBerry, il est ainsi prévisible que les plus anciens modèles, non compatibles avec le dernier OS 10, seront les premiers touchés par la fin des mises à jour. Et qui dit fin des mises à jour, dit multiplication des bugs et non disponibilité des dernières applications.
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L’arrêt de la production des Blackberry par l’entreprise canadienne fut décidé par sa direction. (© Manjunath Kiran)