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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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Me Charlène Yangazo Dimba caresse un rêve pour les jeunes filles avocates 

2016-09-24
24.09.2016 , Kinshasa
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2016-09-24
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Charlène Yangazo Dimba Bukasa, Avocate près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete

Avocate près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete, Charlène Yangazo Dimba Bukasa est également Avocate près la Cour Pénale Internationale (CPI) et fait partie du Comité Amici Curiae (Association du barreau près la CPI). Au sein  de l’Ong « Défense de la Défense », elle assume la fonction de Trésorière principale. 

Licenciée en droit privé et judiciaire à l’Université de Kinshasa, l’avocate qui totalise à ce jour 10 ans de carrière professionnelle, est mariée et mère de famille. 

Vous venez de totaliser 10 ans de carrière comme Avocate. Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ? 

Me Charlène Yangazo Dimba B. : Il est vrai que je totalise 10 ans dans l’exercice de ma profession parce qu’à la date du 15 septembre 2006, j’ai prêté le premier serment pour devenir Avocate près la Cour d’Appel Kinshasa/Matete. J’évolue jusqu’à présent  au sein du barreau de Kinshasa/Matete. Il y a pratiquement 2 ans que j’ai été admise à la Cour pénale internationale (CPI) comme conseil. 

Bien avant cela, j’ai eu à prester dans les médias. A la Radio Télé Puissance (RTP), outre les animations libres, j’ai animé l’émission ‘’Droit et société’’. Après un bref passage à la radio Top Congo FM, je me suis retrouvée à la RTG@ pour la présentation des deux émissions, à savoir « Bosembo », destinée à la vulgarisation des droits et « le Reflet »’ qui s’occupait plus de l’actualité politique et de dresser le profil des gens. Enfin, à l’UPEC,  agence de presse en même temps une Ong, j’animais aussi des émissions de vulgarisation. 

Quelles sont les difficultés rencontrées ? 

CYDB : Je les ai plus connues à mes débuts dans la profession parce que les gens me prenaient pour une « femme ». Lorsque dans un procès par exemple, j’étais en face des confrères de la partie adverse, ces derniers avaient tendance à me minimiser parce qu’ils voyaient une « femme », et cela m’énervait au point que je me donnais à fond pour gagner le procès en vue de défendre, d’abord, l’honneur de la femme et, ensuite, mon titre. Dieu merci, il m’arrivait souvent à gagner les procès vis-à-vis des ‘’Caïmans’’, ceux qui se sentaient très forts à cause de leurs longues expériences dans la profession. D’une part, je pense que l’attitude de ces confrères m’a été bénéfique parce grâce à elle, je me suis battue pour m’affirmer. En un mot, je dirai que les préjugés négatifs à l’égard de la femme figurent notamment parmi les difficultés. Il y a également la société qui pense que la femme juriste de surcroît  une Avocate n’est pas mariable et incapable de tenir un foyer, alors que ce ne sont que des préjugés. 

Que pouvez-vous dire à ceux qui pensent que vous êtes l’Avocat du diable ? 

CYDB : En réalité, je me dis que je ne suis pas l’Avocat du diable. Selon ma conception, toute personne est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie par un jugement définitif. Aussi longtemps qu’une juridiction n’a pas condamné cette personne et que la concernée ne dispose plus de voie des recours, elle est encore innocente pour moi. Etant donné que tout justiciable a droit d’être assisté et défendu, j’assiste quiconque s’approche et je me bats pour le sortir du pétrin, diable soit-il.  Ils le disent parce que j’ai été, le plus souvent, aux côtés des accusés dans plusieurs affaires pénales que j’ai défendues, mais ça ne me dérangerait pas d’être Avocate de la partie civile.  Pour la société, lorsqu’une personne est traînée devant la justice, ce que nécessairement cette personne est un diable, et parfois même on va jusqu’à assimiler l’avocat à la cause qu’il défend. Ceux qui me collent ce qualificatif, cherchent également à être défendus lorsqu’ils se retrouvent dans le même cas que la personne présumée diable. Donc je suis simplement l’Avocate de la société, tout le monde peut se retrouver devant la justice et avoir besoin d’un Avocat. 

Pourquoi choisissez-vous plus les juridictions militaires que civiles ? N’avez-vous pas peur ? 

CYDB : J’aime les juridictions militaires parce qu’elles sont caractérisées par la rigueur et la célérité, puis il n’y a pas vraiment trop de corruption. En outre, ce sont plus les juridictions militaires qui m’ont formée en faisant de moi, ce que je suis devenue dans la profession. Si aujourd’hui, je suis à la CPI, c’est grâce aux affaires défendues devant les juridictions militaires. Certes, il m’arrive d’avoir peur de ma sécurité et de ma famille, mais je ne dois pas la mettre en avant, sinon je n’exercerais pas la profession. Une chose est sûre, chaque affaire pénale défendue vous expose, tant vis-à-vis de la partie que vous défendez que dans la partie adverse. 
Sans énumérer des menaces subies dans certains procès. Malgré tout cela, je tiens le coup. 

Vous évoluez au sein de la CPI. Quels sont les avantages ? 

CYDB : Le fait d’évoluer à l’international. Au sein de la CPI, il y a symbiose de plusieurs systèmes judiciaires. En Rd Congo, par exemple, c’est le système Romano-germanique et ailleurs c’est le système Anglo-saxon. Cela vous ouvre et vous donne la possibilité d’évoluer sous d’autres cieux parce que vous rencontrez les systèmes judiciaires du monde dans un seul système. 

Comment conciliez-vous vos activités professionnelles avec votre foyer ? 

CYDB : Je sais faire la part des choses. A la maison, je suis épouse et mère censée s’occuper de mes trois enfants et mon mari tandis qu’au cabinet, je suis Avocate. Raison pour laquelle, je n’aime pas vraiment travailler mes affaires de plaidoirie à la maison. Et puis dans cette lourde tâche, j’ai également le soutien total de mon mari que je remercie sincèrement. Si j’ai posé ma candidature à la CPI, c’était suite à son encouragement, et j’ai été élue. 

Est-ce qu’il y a des causes que vous refusez de défendre ? 

CYDB : Oui. Il m’est parfois arrivée de refuser certaines causes où j’ai estimé que je me mettrais en mal avec ma conscience. Par exemple des cas palpables qui attestent vraiment un viol sur une mineure. Je me dis si cela arrivait à ma fille dans quel état je serais ? Directement je me mets à la place de la mère dont l’enfant a été violée. J’ai déjà décliné l’offre de deux affaires des viols commis sur mineures. Je préfère défendre un meurtrier que quelqu’un qui a violé une fillette. 

Vos perspectives ? 

CYDB : Je projette beaucoup de choses pour l’avenir. Je voudrais ouvrir un grand cabinet d’Avocat où j’aurais à former surtout les filles, à les encourager à affronter le barreau. Je me suis rendue compte que beaucoup de filles qui font des études de Droit ne viennent pas au barreau certainement à cause des préjugés de la société sur les femmes juristes, et même celles qui accèdent au barreau n’affrontent pas beaucoup la barre. Elles sont souvent aux parquets ou dans des Ong. Je compte encadrer les femmes Avocates et leur donner le goût d’affronter la barre et d’accéder à l’international. 

Propos recueillis par Tantia Sakata 


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Ngoy @WAYSND5   Message  - Publié le 24.09.2016 à 08:53
Courage maman meme si vous defendez les assassins car souvent ils agissent sous la colère, et DIEU a toujours pardonné si on lui demande pardon et on se decide de changer.

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