Musique
Dans un pays où le ndombolo et la rumba règnent en maîtres, certaines disciplines artistiques essayent de se frayer du chemin depuis un temps. Le Slam, qui peut être défini comme, une déclamation publique faite avec ou sans musique pour émouvoir l’auditoire, a de beaux jours devant lui grâce aux férus de cet art.
Parmi eux : Yekima de Bel'Art. Membre de la Team "Toseka", l'artiste s'ouvre à MCNteam.
Comment avez-vous rencontré le Slam ?
Alors que j'étais au home 10 de l'Université de Kinshasa comme échevin, un jour, j'écoutais Abd Al Malik sur le morceau "Soldat de plomb", sur la Rfi, non seulement j'étais déçu qu'il ait eu raison, mais aussi très ému de la qualité artistique de ce slameur, et je ne savais pas qu'on pouvait dire de celui qui fait du Slam, "slameur".
Plus tard, j'écoutais par hasard Grand Corps Malade, dont tout de suite j'ai découvert le charisme de la voix et la portée lyricale. Je tombais amoureux de ces deux écoles de deux maîtres. L'un dans les aiguës, mais ne s'identifiant pas comme Slameur, plutôt rappeur, et l'autre dans les graves portant haut l'étendard de cette discipline sous une forme musicale très poussée. Bref, 2008 est l'année où j'ai décidé enfin de travailler mon Slam de sorte à être à la bonne différence de ces deux et qui sait d'autres que je croiserai plus tard. C'est ainsi que j'ai fait ma rencontre avec le Slam. En cette même année, j'écris mes premiers textes purement destinés à être slamés.
En 2010 je monte un band que j'appelle "Négro's l'âme", on compte faire des recherches, jouer un mélange de ma poésie oralisée et des cadences et rythmes d'Afrique et du Congo. La même année en juin, on enregistre "Haïti dans un coeur", mon premier single et c'est le début de l'aventure. 8 décembre 2012, je fais le premier concert Slam Congolais. Je présente le Slam dans ma langue locale. 2013, je fais la scène avec le maître, Grand Corps Malade.
Quel état des lieux faites-vous de cet art à Kinshasa ?
De 2012 à ce jour, il y a eu des avancées notables et significatives. Tout au long de notre petit parcours, on a inspiré d'autres et encouragé de nouveaux aspirants à rejoindre le mouvement. Le concours que j'ai organisé en partenariat avec l'Institut Français, a soutenu sans doute cet élan et en a dit long sur la suite. De nombreux talents en sont sortis et ça s'est présenté comme une tribune d'expression où prenaient lumière ceux qui ont longtemps demeuré dans l'ombre et d'autres qui se découvraient ce talent. Actuellement, l'on compte plus de slameurs qu'on en trouvait il y a 4 ans et beaucoup de projets autour du slam se multiplient. Bien de jeunes à la charge et de belles perspectives à soutenir. Le Slam se porte bien et est représenté aux grands rendez vous culturels d'ici comme d'ailleurs. Je l'ai dit "Plus rien sans slam" et jusqu'à ce jour ça se vérifie. Le Slam se porte bien, telle une fleur continue à éclore et bientôt elle jettera un décor de jolies pétales, telle une plume elle vole dans les airs bien audacieuse de ce qu'elle sait accomplir.
Et votre bilan personnel dans tout ça ?
Mon bilan personnel se trouvant dans le petit catalogue "J'ai mon Artiste en poche" vous en dit plus: deux fois Toseka, spectacle avec Papa Wemba, collaboration avec le réalisateur Maïka Munan, Zola Tempo, le guitariste Olivier Tshimanga.... carton plein à THE ONE MAN SLAM mon dernier spectacle en date avec panneaux dans la ville. Mais comme on dit à tout seigneur tout honneur, nous disons merci au Seigneur notre Dieu Tout Puissant pour la grâce et aux gens qu'il touche afin de croire en nous.
Quelles sont vos perspectives ?
J'ai ce spectacle THE ONE MAN SLAM qui doit poursuivre son tour ici à travers la capitale et bientôt ailleurs, et comme certains le savent j'ai donné le La dans la réalisation d'un album du SLAM annoncé il y a quelques temps déjà, certes on y prend tout notre temps pour être sûr que ça résiste, une fois sorti, à l'usure du lendemain et que surtout cela soit commercial bien au-delà du culturel.
Ainsi, avec mon équipe on a levé l'option de lancer étape par étape des singles. Bientôt sortira le premier clip tourné dans des conditions qu'il faut par le célèbre Maestro Ronnie Kabuika et le cinéaste Tshoper Kabambi, dans une musique faite d'ambiances de Kin par le cinéaste Cédrick Mbongo. Ensuite s'en suivront "Célibataire, j'en ai marre"et le fameux #Soldat Du SLAM... Pour l'heure je suis le SLAM guest à Sultani Makutano, la rencontre des hommes et femmes d'affaires d'Afrique, et je me prépare quant à ce.
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