Diaspora
Il représente la grande communauté de la diaspora congolaise au comité préparatoire du Dialogue National Inclusif. Jean-Pierre Alumba est décidé à plaider pour la cause de la diaspora, mieux de toute la population du Congo-Kinshasa. La diaspora se doit d’être considéré, à l’en croire. Car, elle participe activement au développement du pays dans plusieurs secteurs importants. De la solution définitive à la crise au Congo-Kinshasa, il livre sa recette au cours d’une interview accordée à Africa Connection. La Prospérité publie, dans les lignes qui suivent, l’intégralité de cet entretien.
LES QUATRE VERITES DE JEAN-PIERRE ALUMBA LUKAMBA
C’est un homme plein d’expériences au niveau tant national qu’international que Africa Connection a rencontré pour vous cette semaine. Jean-Pierre Alumba Lukamba est un Congolais évoluant en Afrique du Sud où il porte toujours le drapeau de la République Démocratique du Congo en tant que vice-président du forum de la diaspora Africaine. L’homme qui maitrise bien la résolution pacifique des conflits a travaillé pendant plus de six ans au bureau du Secrétaire General d’Amnistie international dont il reste membre. Père de famille et président du bureau de secours et d’aide aux réfugiés en Afrique du sud, Jean-Pierre Alumba est également un diplomate Africain en stand-by pour la résolution des conflits en Afrique.
Basé dans la ville sud-africaine de Johannesburg, Alumba est toujours passionné de sa RD Congo natale et se retrouve pour l’instant à Kinshasa ; nous lui avons demandé ce qui explique sa présence dans la capitale congolaise.
Jean-Pierre Alumba : C’est depuis l’année passée que je venais ici discuter avec différents partenaires autour de la situation des Congolais de l’étranger. Parmi ces partenaires figurent le gouvernement congolais, l’Union Européenne (UE), la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et l’Organisation Internationale des Migrations (OIM).
Le facilitateur de l’UA pour le dialogue national, Edem Kodjo a été nommé pendant que j’étais ici. Après sa nomination, il a reçu une délégation de la Société civile dont je faisais partie et j’en ai profité pour soulever le problème de marginalisation et de négligence dont sont victimes les Congolais de la diaspora longtemps privés du droit de vote leur garanti pourtant par la Constitution congolaise et dont on venait de discuter avec la CENI. C’est après cette rencontre que j’ai été retenu dans le comité préparatoire du dialogue national.
Jean Noel B. : La diaspora congolaise compte plus de huit millions des personnes dont plusieurs aussi importantes que vous, mais le facilitateur ne s’est intéressé qu’à vous pour faire partie, d’abord du groupe de travail qui vient de déposer son rapport et puis du comité préparatoire. Pourquoi ?
Jean-Pierre Alumba : C’est une question très importante que vous me posez. Nous sommes effectivement plus de huit millions et il y en a justement ceux qui ont plus d’expertise que moi. Ce que je sais est que je suis parmi ceux-là qui ont la passion du pays et celle de travailler pour les autres. Aussi, je pense que le choix est tombé sur moi puisque j’étais déjà au pays travaillant pour le bien des autres. Beaucoup de gens me posent la même question et je réponds que seul le facilitateur connait pourquoi il m’a retenu. Ce qui est vrai est que ‘‘I was in the right place at the right time’’. J’étais donc au bon endroit au bon moment faisant de bonnes choses et c’est peut-être ce qui l’a intéressé. En effet, c’est depuis longtemps que nous travaillons, non seulement pour la diaspora congolaise mais aussi Africaine et nous avons traité avec beaucoup de gouvernements.
Je suis membre de la Société civile congolaise depuis plus de 20 ans. Je me dis que peut-être il a vérifié mon profil et a tenu compte de tout cela pour conclure que j’étais ‘‘the dream person’’ (la personne qu’il rêvait) qui doit représenter valablement la diaspora car la migration c’est vraiment mon expertise.
Jean Noel B. : C’est sûr que vous êtes d’office délégué au dialogue national, qu’est-ce que vous irez y faire et qu’est-ce que vous en attendez.
Jean-Pierre Alumba : C’est vrai, tous les membres du comité préparatoire sont d’office délégués aussi au dialogue national et là c’est une opportunité pour nous d’élever la voix des Congolais de l’étranger. Nous demanderons qu’on commence à considérer la diaspora congolaise car elle demeure très importante pour la population de RDC. Ecoutez bien Jean Noel, si beaucoup de personnes peuvent accéder aux soins médicaux aujourd’hui, c’est puisqu’elles ont des gens qui leur envoient de l’argent à partir de l’extérieur. C’est grâce aux moyens venant de l’étranger que plusieurs familles font étudier leurs enfants. Vous remarquerez aussi que la diaspora a beaucoup contribué également pour le transport car, on envoie des véhicules aux familles pour se débrouiller avec et c’est pour le bien du pays. Il y a beaucoup de gens de la diaspora qui amènent des investisseurs ici car, il faut le dire, les carnets d’adresses on en a et on pousse les expatriés à venir investir dans ce pays.
Ce que nous déplorons c’est l’absence d’une bonne politique communicationnelle entre le gouvernement et la diaspora car s’il y en avait, les membres de la diaspora devraient être des ambassadeurs de la RDC à l’étranger. C’est justement ce manque de bonnes relations qui a créé une certaine animosité entre certains des membres de la diaspora et ceux du gouvernement jusqu’à arriver aux phénomènes de combattants, résistants et autres.
Jean Noel B. : Une toute dernière question Jean-Pierre, vous êtes de la Société civile et les questions politiques doivent vous intéresser ; si on vous demandait d’apporter une correction à la politique de ce pays, qu’est-ce que vous corrigeriez.
Jean-Pierre Alumba : La première chose à corriger c’est l’égoïsme. J’ai remarqué que beaucoup d’Hommes politiques ici travaillent pour des intérêts personnels. Qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, ils doivent comprendre que ce que nous avons en commun c’est la République Démocratique du Congo. Nous avons le devoir de travailler pour l’intérêt général de la population et c’est là que nous nous retrouverons également car nous en faisons partie.
La mentalité de tous les congolais est la deuxième chose à corriger dans ce pays car, on peut envisager un développement mais si la mentalité n’est pas lavée c’est en vain qu’on aura travaillé. Je pense que la grande préoccupation serait d’abord de chercher à développer la personne avant de développer son environnement. On peut mettre des poubelles dans tous les coins, mais si on n’a pas sensibilisé les populations sur l’importance, on trouvera toujours des poubelles vides et des déchets jetés par-ci par-là. Je suis convaincu que lorsqu’on changera la mentalité de l’Homme congolais on aura facile à changer beaucoup de choses en République Démocratique du Congo.
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