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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Provinces

Le pouvoir fragilisé après les massacres de Beni

2016-08-17
17.08.2016 , Butembo
2016-08-17
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http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2016_actu/aout/du_15_au_21/manifestation_butembo_16_002.jpg Butembo-

A Butembo, à 50 km de Beni, la population manifeste sa colère après les massacres du week-end dernier

Le Premier ministre congolais a été chahuté lors de sa visite à Beni, après une nouvelle tuerie dans la région, et de violentes manifestations ont éclaté ce mercredi. Une explosion de colère qui met en difficulté le gouvernement et le président Kabila, alors que le pays s’enfonce dans une crise politique majeure. Beni sera-t-il le massacre de trop ?

La colère gronde contre le gouvernement alors que le bilan s’alourdit au Nord-Kivu, où 51 personnes ont été tuées dans un massacre le week-end dernier à Beni. « On en a marre de votre compassion… démissionnez ! » pouvait-on entendre au passage du Premier ministre, Augustin Matata Ponyo mardi 16 août dans la ville martyre du Nord-Kivu. Le chef du gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) était en visite à Beni aux côtés du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur Evariste Boshab, du ministre de la défense Crispin Atama, et du chef d’état-major général Didier Etumba.

Population exaspérée à Beni

Mercredi matin, au lendemain de la visite ministérielle, la pression est montée d’un cran devant la mairie de Beni où plusieurs centaines de personnes, rejoints par manifestants de Butembo et Oicha, ont bloqué l’avenue Nyamwisi et se sont attaqués à des drapeaux de la Majorité présidentielle. Des coups de feu ont été tirés par la police, qui a procédé à plusieurs arrestations. Au coeur de la colère : l’impuissance du pouvoir à stopper les massacres à répétions dont est victime la région depuis l’automne 2014. Des tueries à l’arme blanche qui ont provoqué, en moins de deux ans, la mort de plus de 650 personnes.

Promesses présidentielles

Après trois visites présidentielles à Beni et plusieurs promesses de ramener au plus vite la sécurité dans la zone, la population ne décolère pas face à l’incapacité des autorités congolaises et de l’armée régulière à arrêter les tueries. Les trois jours de deuil national n’ont visiblement pas suffi à calmer une population partagée entre la colère et la peur de nouvelles attaques. Le président Kabila était pourtant venu rassuré la population sur place trois jours avant ce nouveau massacre, promettant une nouvelle fois « d’imposer la paix » dans la région… en vain.

Complicité au sein des FARDC ?

Après pratiquement deux ans de massacres sans fin, le président Joseph Kabila et le gouvernement congolais se retrouvent, avec les casques bleus de l’ONU, au banc des accusés. Surtout que des doutes subsistent sur les réels responsables de ces massacres. Les autorités et l’armée congolaise affirment que les rebelles ougandais les Forces démocratiques alliées (ADF) seraient les auteurs de ces tueries. Un groupe armé présent depuis plus de 25 ans en RDC et dont la structure s’est fortement « congolisée » au fil des années. Mais un rapport très documenté du Groupe d’étude du Congo (GEC) pointe des responsabilités multiples dans ces massacres, et notamment des autres groupes armés congolais, mais aussi au sein même de l’armée congolaise. Des complicités à haut niveau qui impliqueraient un général de l’armée régulière, Muhindo Mundos

Des massacres… et une crise politique

Ce nouveau massacre semble désormais cristalliser les tensions politiques très vives qui agitent en République démocratique du Congo (RDC) à l’approche de la fin du mandat de Joseph Kabila, fin décembre 2016. L’opposition accuse le chef de l’Etat de tout faire pour retarder le scrutin afin de s’accrocher au pouvoir au-delà de 2016. Une décision de la Cour constitutionnelle a d’ailleurs validé cette « stratégie » en autorisant le président congolais à rester en poste jusqu’à la tenue des élections. Les « manoeuvres » du camp présidentiel ont plongé le pays dans une crise politique profonde, mobilisant fortement la population contre un possible troisième mandat de Joseph Kabila.

Le gouvernement s’abrite derrière le terrorisme international

Cette énième tuerie à Beni pourrait être le massacre de trop pour le pouvoir congolais. Une étincelle qui pourrait embraser la région, déjà très instable, voire le pays tout entier. Pour éteindre un possible « incendie », le gouvernement a changé… sa communication. Fini, les groupes armés et les ADF et bienvenue aux « terroristes djihadistes ». Un changement de vocable qui permet aux autorités congolaises de s’abriter derrière le terrorisme international qui frappe le Moyen-orient, l’Afrique et l’occident. Une nouvelle stratégie qui ne correspond pourtant a aucune réalité sur le terrain. Les experts internationaux, ainsi que les autorités congolaises, qui se sont penchés sur la question, n’ont jamais pu prouver le moindre lien entre les ADF et les réseaux islamistes (notamment les Shebbabs somaliens). Le « terrorisme » serait soudain apparu en 2016, alors que la région vit avec une cinquantaine de groupes armés, la plupart congolais, depuis plus de 20 ans.

Fusibles ?

L’opposition ne s’est évidemment pas gênée de fustiger l’incurie de Kinshasa face à une situation « qui n’a que trop duré ». L’UDPS de Tshisekedi a dénoncé « l’illégitimité » de Joseph Kabila qui a « failli à la mission régalienne de protéger le peuple congolais ». Quant à Moïse Katumbi, candidat déclaré pour succéder à l’actuel chef de l’Etat, il accuse « l’inaction coupable de nos dirigeants ». Pour l’heure, Joseph Kabila n’a pas voulu jouer la carte du « fusible » en débarquant un membre de son gouvernement. Ebranlée par les massacres de Beni, la crédibilité du chef de l’Etat est pourtant mise à mal. Mais en limogeant son ministre de la défense ou son chef d’état-major de l’armée, le président congolais se fragiliserait lui-même, alors que son propre camp apparaît affaibli par la crise politique. Certains observateurs affirment enfin que la reprise de l’insécurité à l’Est pourrait servir les desseins du président Kabila pour se maintenir au pouvoir en instaurant un « Etat d’urgence », légitimant ainsi le report de la présidentielle.

Christophe Rigaud
Afrikarabia
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Evangéliste Robert @7KOUIUM   Message  - Publié le 17.08.2016 à 15:52
Une fois de plus Afrique-Santé,asbl dénonce avec toujous dernière énergie la tuérie à Beni où un jeune homme a été tué par un policier près de la rivière Kilokwa,car "un policier dans la suite du Premier Ministre et sa délégation a tiré à bout portant sur un jeune habillé en jeans", parce qu'il paraissait "le plus actif" lors de la manifestation, près du grand marché de Beni. Que ce crime de plus puisse être punis

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Anonyme @RS5DMLU   Message  - Publié le 17.08.2016 à 14:29
Cher compatriote, il faut se rappeller que Ben Ali avait été obligé de fouir son pays à cause d'un seul citoyen Au congo, quand le commandant suprême est déjà passé, ce sont ses ministres qui viennent après lui. Quel discours son Excellence le Premier Ministre devait encore tenir après celui de son Chef? Compassion?? Apaisement?? Condoleances??? Pourquoi son Excellence Mende n'a pas fait partie de la délégation?. Il y a de quoi s'interroger, les dirigents et le peuple. Je ne suis pas politicien!! Aucune autorité limogée ou qui demissionne!!!! Dans un mois ça sera le silence total. Wait and see

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Anonyme @AAPFST5   Message  - Publié le 17.08.2016 à 14:27
Courage, il y a un début pour chaque chose. Tous les Congolais sont concernés mais nos compatriotes de l'Est le sont plus. Donnez le ton et nous suivrons et c'est pour très bientôt. N e vous entretuez plus plutôt prenez en otage tout suspect, les proches parents de vos élus nationaux et provinciaux et vous verrez la suite. Plus de guerre entre tribus. La RDC survivra

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Alternance_voce @TFV72OX   Message  - Publié le 17.08.2016 à 14:21
Le 20/12/2016 voulu ou pas, le 5 millions seront à la rue pour le départ du Raïssa KABIRHA.

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