Monde
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi 2 août les Occidentaux de soutenir le terrorisme et les putschistes, dans l'attaque la plus virulente depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.
Malheureusement, l'Occident soutient le terrorisme et se range aux côtés des putschistes, a déclaré le chef de l'Etat dans un discours à Ankara, en réponse aux critiques des Etats-Unis et de pays européens sur l'ampleur des purges qui ont suivi le putsch avorté.
Ceux que nous imaginions être nos amis prennent le parti des putschistes et des terroristes, a-t-il répété lors d'un forum économique organisé à la présidence.
Ce coup d'Etat n'était pas seulement un événement planifié de l'intérieur. Les acteurs ont agi dans le pays selon un scénario qui avait été écrit depuis l'étranger, a affirmé le chef de l'Etat, qui accuse le prédicateur Fethullah Gülen, en exil aux Etats-Unis, d'être le cerveau du putsch. Ce dernier dément vigoureusement.
La Turquie réclame à Washington l'extradition du prédicateur.
Comment se fait-il, alors que nous sommes partenaires stratégiques, que je vous demande de livrer quelqu'un sur la base d'un document de sécurité nationale pour la Turquie et que vous continuiez à le cacher et à le protéger ?, a-t-il lancé à l'adresse des Etats-Unis.
Il a affirmé que Gülen tirait la majeure partie de ses revenus des Etats-Unis. Selon le président turc, le prédicateur gagnerait entre 200 et 300 millions de dollars (178 à 267 millions d'euros) uniquement grâce aux écoles gérées par des fondations qui lui sont liées, sans préciser si ce revenu était annuel.
Pour la première fois depuis le putsch, la Turquie a eu lundi ses premiers contacts de haut niveau avec les Etats-Unis, en recevant le chef d'état-major interarmées Joseph Dunford.
Les relations des deux partenaires clés au sein de l'Otan se sont aigries depuis la tentative de putsch.
Le chef de l'Etat turc s'est aussi insurgé contre la décision des autorités allemandes de lui interdire de s'adresser par un lien vidéo à ses partisans rassemblés dimanche à Cologne (ouest de l'Allemagne) pour soutenir la démocratie.
Il a reproché à Berlin d'avoir laissé récemment s'exprimer par vidéoconférence la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), que combat l'armée turque depuis l'expiration d'un cessez-le-feu en juillet 2015.
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Le président turc a également défendu les mesures prises par son pays après le coup d'Etat raté et notamment l'état d'urgence qui respecte les procédures européennes.
Regardez ce qu'a fait la France : trois plus trois plus six, elle a déclaré un an d'état d'urgence, a-t-il lancé.
Ces déclarations interviennent à la veille d'une visite à Ankara du secrétaire général du Conseil de l'Europe Thorbjørn Jagland.
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