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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Musique

Le calvaire des danseuses de Koffi Olomidé, la star de la rumba congolaise

2016-08-02
02.08.2016 , Kinshasa
Société
2016-08-02
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http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2016_actu/juil/du_24_au_31/koffi_olomide_16_007.jpg Kinshasa-

Intégrer la troupe de danseuses de Koffi Olomidé a longtemps fait rêver les jeunes filles des quartiers populaires de Kinshasa. Et cela relevait du privilège que d’être choisie par le « patron ». Qu’importe si une taquinerie en vogue dans cette mégapole de plus de dix millions d’habitants voulait qu’une dame vêtue de façon sexy soit « habillée comme une danseuse de Koffi ». Car le roi de la rumba congolaise fait partie de ces légendes contemporaines africaines qui a vendu des millions d’albums, adulé par son public et courtisé par des chefs d’Etat de la région. Son visage rond et rieur, ses costumes élégants ou extravagants, ses chansons romantiques ou vulgaires et ses pas de danse ont fait de lui une icône du continent.

Interdit de séjour en France

Mais au-delà de sa voix douce, ses fans ont redécouvert une violence brute. Vendredi 22 juillet, Koffi Olomidé vient d’arriver à l’aéroport de Nairobi avec sa troupe lorsqu’il porte un coup de pied à l’une de ses danseuses. « Quelques secondes d’égarement », s’est justifié l’artiste dans un message d’excuse.

Mais la scène, filmée, a irrigué les réseaux sociaux. Arrêtée par les autorités kényanes, la vedette congolaise est expulsée et voit son concert prévu à Lusaka annulé. De retour à Kinshasa, il est hué à son arrivée, est placé en détention le 26 juillet puis libéré sous caution quatre jours plus tard. « J’ai subi, j’ai compris », écrit-il sur sa page Facebook dans la foulée. Depuis, il poste des « selfies », entourés de sa famille et de Fally Ipupa, autre grand nom de la musique congolaise qui a fait ses classes dans le groupe de Koffi Olomidé, Quartier Latin.

Pourtant, Koffi Olomidé n’en est pas à sa première frasque. Celui qui a été le premier chanteur africain à faire salle comble à Bercy en 2000 est désormais interdit de séjour en France.

Antoine Christophe Agbepa Mumba, de son vrai nom, reste visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice française en 2009 et renouvelé en 2012. « L’instruction est encore ouverte, la procédure n’a pas été clôturée et l’enquête se poursuit », indique-t-on au tribunal de grande instance de Nanterre.

La star franco congolaise, née il y a soixante ans à Kisangani, la grande ville du nord du pays, est poursuivie en France pour « viol sur mineure de quinze ans », « séquestration », « aide à l’entrée et au séjour d’une étrangère en France », « conditions de travail ou d’hébergement contraires à la dignité humaine ».

Les faits se sont déroulés entre 2002 et 2006 sur des danseuses parfois mineures et aux parcours de vie perturbés par la perte de leurs parents dans la première guerre du Congo (1996-1997), la misère et la violence familiale. Après avoir été contrôlées sans papier à Lyon où elles se trouvaient pour un concert, trois d’entre elles se sont décidées à témoigner devant les juges, avec le soutien du Comité contre l’esclavage moderne.

« Viols » réguliers

Leurs récits parfois décousus décrivent un envers du décor sordide, dont le théâtre principal est une maison louée par l’artiste en banlieue parisienne, à Asnières (Hauts-de-Seine). Durant les tournées françaises, c’est là que sont hébergées les danseuses dont la plupart sont venues illégalement en France, munies de passeports d’autres individus fournis, disent-elles, par Koffi Olomidé. Un détail frappe les enquêteurs : « les portes et surtout les fenêtres étaient munies de verrous de nature à les empêcher de quitter les lieux », lit-on dans le dossier judiciaire que Le Monde Afrique a pu consulter.

Une danseuse y relate son quotidien lors des tournées françaises de Koffi Olomidé :

« Dès que le concert était terminé, on devait rentrer à la maison, à Asnières. On était gardées par trois vigiles. On était quatre dans la même chambre, on n’avait pas le droit de sortir sans autorisation. Je ne pouvais pas téléphoner, même à ma mère. On était payé 100 euros pour un concert de minuit à six heures de matin. On était forcées de coucher avec lui : il appelait un vigile pour qu’il amène une danseuse à l’Etap Hôtel ».
Puis elle décrit la brutalité sexuelle de l’un des pères de la rumba congolaise également redouté pour ses pratiques mystiques : « il fait de la magie, des trucs bizarres, il nous soufflait sur le corps ».

Lorsque ce n’était pas à l’hôtel, les « viols » se déroulaient parfois dans le studio d’enregistrement ou dans les toilettes d’un supermarché d’Asnières, se souvient une autre danseuse âgée de quatorze ans à l’époque des faits.

« Il m’a demandé de l’accompagner faire des courses. (…) Il m’a demandé de déposer le caddie, que j’aille aux toilettes et que je ne ferme pas la porte. Après, il est venu. (…) Il m’a dit que je me tourne et a fait rentrer son truc. (…) J’avais mal. Il m’a dit “ne crie pas” parce qu’il y avait des gens à côté ».

Celles qui se refusaient à lui étaient renvoyées. Souriantes et avenantes sur scène, les danseuses étaient en fait « humiliées », « salies », régulièrement « violées » par celui qui n’a pas hésité à se présenter comme un défenseur du droit des femmes. Lorsqu’elles tombaient enceintes, Koffi Olomidé les contraignait à avaler des « cachets blancs », raconte l’une d’entre elles. Ce qui provoquait des fausses couches. Parfois, la situation médicale empirait. Et il était contraint de les emmener à l’hôpital où elles étaient admises sous l’identité d’Aliane Olomidé, son épouse.

Le roi de la rumba reste populaire

Ces danseuses ont aussi vécu enfermées dans la maison à Kinshasa de la mère du chanteur, dans le quartier résidentiel de Ma Campagne. Là encore, elles vivaient sous la surveillance permanente de vigiles, terrorisées et à la merci du « boss ». À côté de cette maison-prison, il y a un hôtel au nom de crustacé où les vigiles amenaient des danseuses contraintes d’assouvir les pulsions de la star qui les y attendait, entièrement nue. Les viols étaient réguliers et brutaux, selon les témoignages consultés par Le Monde Afrique.

La plupart d’entre elles adulaient pourtant Koffi Olomidé. Pouvoir danser dans sa troupe, l’accompagner dans ses tournées à l’étranger, était un conte de fée pour des Kinoises belles, talentueuses et désargentées.

L’artiste franco congolais a été mis en examen et ne peut plus fouler le sol français où il serait immédiatement incarcéré. Sa défense met en avant des failles de l’enquête. « Le dossier judiciaire est très bizarre, avec l’une des plaignantes qui a menti sur son âge, s’étant présentée comme mineure, ce qui s’est révélé faux, pointe Me Emmanuel Marsigny, l’avocat parisien de Koffi Olomidé. Le dossier ne repose que sur des accusations qui ont permis aux accusatrices de rester sur le territoire français où elles étaient entrées illégalement ».

Or cet épisode judiciaire n’a pas égratigné la popularité de Koffi Olomidé, même s’il a également été condamné à trois mois de prison avec sursis à Kinshasa pour avoir violemment frappé son producteur en 2012. Pour le coup de pied de Nairobi, il est poursuivi par la justice congolaise. Mais la danseuse violentée n’a pas souhaité porter plainte. Il reste dangereux de s’attaquer au roi de la rumba moderne, porté au pinacle par la rue comme par le gouvernement congolais qui l’a décoré en décembre 2015 de la médaille du mérite des arts, des sciences et des lettres.

Joan Tilouine et Xavier Monnier
Le monde Afrique
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Anonyme @7W5HWIV   Message  - Publié le 09.08.2016 à 16:59
Voir ce monsieur frapper une femme en PUBLIC est une prouve a suffissance qui corobore l'hypothese selon laquelle la plupart des musiciens rd-Congolais sont des voyous. La justice devait sanctionner fort un tel comportement. C'est a raison qu'un politien avait declare sur la RTNC que le drapeau de la RDC est defendu par des vouyous delinquant appelles SHEGE

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Anonyme @4OL67X3   Message  - Publié le 02.08.2016 à 17:35
Sa liberation n'est rien autre qu'une insulte a l'egard des femmes congolaises. La place de Koffi est dans une prison

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Jean Bahati @EY3KXJ9   Message  - Publié le 02.08.2016 à 17:08
Une question: avez-vous déjà vu une danseuse de Koffi à visage réellement d'une mineure? Arrêter cette machination à des fins d'escroquerie. Koffi est déclaré brutal certes, mais les français veulent récupérer une partie de l'argent que cet artiste a déjà gagné dans leurs salles de concert. Une fois arrêté il sera vite libérer sous caution!

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KANAMBE MUNYANEZA @YEG46G9   Message  - Publié le 02.08.2016 à 15:30
nous sommes désolé et déçu même de cette sale besogne !cette révélation va bel est bien baisser le niveau de la musique congolaise! car; j'estime que KOFFI n'est qu'une des stars congolaises qui sont encore voilés et dont la vérité finira de se retrouver au grand jour; comme il était aussi le cas après la mort de papa WEMBA! n'est-ce pas que beaucoup de "jeunes" femmes cherchaient à légaliser la paternité de leurs enfants! si il en ai ainsi pour les "VIEUX" Musiciens "Koffi et WEMBA" que dire de Jeunes????Ca fait vraiment Honte chers compatriotes pour notre musique!!!!Il faut que la justice fasse son vrai travail pour honorer les femmes.

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Anonyme @RCX6GQE   Message  - Publié le 02.08.2016 à 15:23
Il ne s'en sortira pas eternellement tot ou tard il en repondra devant le createur des ses victime

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LPBK @4XGRWOZ   Message  - Publié le 02.08.2016 à 14:42
Vous devriez vous limiter à évoquer le fait présent Je trouve plusieurs incohérences dans ce que vous racontez Koffi n'est tout d'abord pas "franco-congolais" mais "congolo-français" Les filles ont dit ça, ont dit cela, où étaient-elles durant tout ce temps? Qui est mineur et qu'il ne l'est pas? 14 ans à l'époque, d'ailleurs au par avant nous voyons plus de majeurs dans la danse que de nos jours où il y a plus de fiotifioti! changez de sujet et de commentaires.

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