Monde
Il ne voit pas Hillary Clinton remporter les élections américaines le 8 novembre prochain et il s’en est expliqué. Le réalisateur Michael Moore, l’une des figures de la gauche aux Etats-Unis, pense qu’en janvier prochain Donald Trump emménagera à la Maison Blanche. Bien que la candidate démocrate soit pour le moment en tête des sondages, les arguments du cinéaste laissent à penser que la tendance peut s’inverser.
“Fahrenheit 9/11” et “Bowling for Columbine”, « Sicko » et dernièrement « What to invade next »… Michael Moore est connu outre-Atlantique pour ses documentaires politiques choc. Malbouffe, armes à feu, éducation en péril, argent roi… Le poil à gratter des politiciens de Washington réalise depuis plus de vingt des films dans lesquels il n’épargne personne. Pour lui il y a actuellement péril en la demeure. Bien que démocrate, il a affirmé hier sur la chaîne HBO que Trump sera président des Etats-Unis dans quelques mois.
L’effet Brexit
Pour Michael Moore, la sociologie de la majorité des personnes qui ont voté en faveur du Brexit en Grande-Bretagne s’apparente à celle des Etats clefs qui pourraient bien faire basculer l’élection américaine en faveur de Trump. Le magnat de l’immobilier va mettre le paquet sur le Wisconsin, l’Ohio, la Pennsylvanie et le Michigan, ces Etats qui forment ce que l’on appelle communément la Rust Belt (ceinture rouillée).
Même si l’économie aux Etats-Unis est repartie au beau fixe, cette région très industrielle et qui a subi de plein fouet la crise peine à se relancer. Comme pour les partisans du Brexit, le discours protectionniste de Trump qui souhaite privilégier les productions américaines sur les importations par exemple est très bien accueilli sur ces terres. L’épouvantail agité par le milliardaire de l’étranger qui viendrait prendre le travail des Américains avec une main d’œuvre moins chère est loin de faire pschitt au sein de cet électorat.
Michael Moore, originaire de Flint dans le Michigan, fait ainsi donc une analogie avec le Brexit, obtenu notamment grâce au vote des populations les plus pauvres, attirées par les promesses du camp eurosceptique et celles de la Rust Belt.
Le dernier combat de “l’homme blanc en colère”
Pour Michael Moore, Trump donne de la voix à l’homme blanc en colère, celui qui est contre la féminisation de la société et qui se sent déclassé et menacé par les minorités ethniques qui, d’un point de vue démographique, gagnent du terrain aux Etats-Unis. Les tensions raciales que traversent actuellement ce pays risquent de creuser un peu plus la fracture. Des policiers qui se font tirer dessus par des Noirs-américains comme à Dallas servent les discours les plus extrêmes que les membres du Tea Party tiennent depuis plusieurs années. Le péril de l’homme blanc est un thème qui trouve un écho au sein d’une partie de l’électorat américain.
Le discours sécuritaire
En période de crise, de menace terroriste, le discours de Trump est également accueilli positivement. Et ce n’est pas Malik Obama, le demi-frère du président actuel des Etats-Unis, qui dira le contraire. Il a déclaré lundi qu'il voterait en faveur de Donald Trump, le candidat républicain à l'élection présidentielle du 8 novembre aux Etats-Unis, soulignant qu'il appréciait l'homme d'affaires controversé et qu'il était insatisfait de la politique menée par le locataire actuel de la Maison blanche.
“Il me plaît et je pense aussi qu'il est terre-à-terre, qu'il parle avec son coeur et qu'il n'essaie pas d'être politiquement correct. Il est tout simplement direct”, a-t-il ajouté, s'exprimant à partir de la demeure ancestrale des Obama, dans le village de Kogelo, dans l'ouest du Kenya.
La position anti-musulmane de Donald Trump, qui avait un temps suggéré une “fermeture totale” des frontières américaines aux musulmans, peut être acceptable aux yeux des musulmans, a estimé Malik Obama.
“Je suis musulman mais on ne peut tolérer que des personnes tirent sur des gens, tuent des gens au nom de l'islam”, a-t-il encore dit.
Il a critiqué le bilan de Barack Obama, estimant qu'il n'avait pas fait grand-chose pour le peuple américain depuis sa première élection en 2008.
Parfum de scandale autour de Clinton
“Ne nous voilons pas la face. Le principal problème n'est pas Trump mais plutôt Hillary”, affirme Moore. “Elle est très impopulaire et représente la vieille politique (…) l'enthousiasme n'est tout simplement pas là.” Pour le cinéaste, la personnalité de Clinton ne mobilisera pas les foules dans les urnes. Et on sait à quel point le vote des jeunes est important aux Etats-Unis. Un électorat sur lequel Obama avait largement pu compter pour se faire élire à deux reprises. Si les jeunes se sont mobilisés derrière la candidature de Sanders, bon nombre d’entre eux feront le choix d’Hillary mais certains devraient bien s’abstenir de donner un vote à celle qui est accusée d’avoir truqué les primaires entre elle et Sanders. A la veille de la convention démocrate qui devait voir le sacre d’Hillary Clinton et afficher une unité au sein du parti, WikiLeaks a publié 20.000 messages internes de hauts responsables démocrates qui semblent montrer un parti pris en faveur de l'ex-secrétaire d'Etat lors des primaires.
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