Un système d'escorte dans le parc des Virunga pour éviter les kidnappings

Au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), en matière d'insécurité, le banditisme s'ajoute au phénomène des groupes armés. Depuis plus d'un an, les enlèvements se multiplient en plus des braquages de convois. Pour faire face aux attaques dans le parc des Virunga, le gouvernement provincial, l'armée et l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), ont mis en place un système d'escorte de Kwanja et Kanyabayonga depuis le mois d'avril. 

6h du matin à la sortie de Kiwanja, dans le parc des Virunga. Une file de camions, moteur allumé, bus et motos-taxis arrêtés sur le bas-côté. « Nous attendons pour partir avec les militaires dans le parc. Moi je suis doyen de cette route de Kisangani, cela fait presque quinze ans que je la pratique », raconte « M’zee » Amisi.

Des chauffeurs pillés, kidnappés, tués... « M'zee » Amisi n'a jamais vu ça et pourtant il conduit sur cette route depuis la fin de la deuxième guerre du Congo. Un responsable des services de sécurité intervient. « Depuis que l’escorte est là, il n’y a plus d’enlèvements, il n’y a plus de pillages. Pour le moment ça va », assure-t-il.

C’est l’heure du départ. Une poignée de militaires dans un camion à remorque civile en tête. Et le cortège avance au rythme des véhicules les plus lents et des pannes, jusqu'en haut de la montagne à Kanyabayonga.

« D’ici à Kanyabayonga, ce n’est pas rentable, témoigne un chauffeur. Ça dépend de la conjoncture vitale. Lorsque nous travaillons et que nous traversons des risques comme ça, c’est pour chercher la vie. Pour les 200 kilomètres entre Goma et Kanyabayonga, on me donne 20 dollars. Mais si on m’attrape, si on me kidnappe, on me demande 5 000 dollars. Même ma famille n’a pas 5 000 ».

Entre ne gagner presque rien et perdre beaucoup, les chauffeurs ont choisi, même si cela réduit la rentabilité du voyage puisqu'il faut aujourd'hui deux jours au lieu d'un seul pour faire Goma-Kanyabayonga.