Evolution de l'activité bancaire au cours du mois d'Avril : le CPM satisfait du comportement du Franc congolais

Le Comité de politique monétaire (CPM) note avec satisfaction le comportement du Franc congolais au cours du mois d’avril dernier. C’est ce qui ressort de la 4ème réunion ordinaire de cette structure présidée le vendredi 9 mai par le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo .

Cette séance de travail qui a porté sur l’analyse de l’évolution récente de la conjoncture économique tant au niveau national qu’international, a débouché sur des décisions importantes. Il était aussi question d’échanger sur le dispositif de la politique monétaire adéquate au regard du contexte actuel. Deogratias Mutombo Mwana Nyembo a indiqué que l’analyse des dépôts et crédits bancaires au premier trimestre a révélé un accroissement plus important des transactions en monnaie nationale qu’en devises aussi bien en rythme mensuel qu’en cumul annuel. Il a estimé que cette tendance est appelée à se consolider dans le cadre du processus de dédollarisation.

Après analyse de la conjoncture globale et des facteurs de risques sur les perspectives à court terme, le patron de la BCC a fait savoir que le CPM a, décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel de la politique monétaire. A cet effet, le taux directeur demeure à 2%. Le coefficient de la réserve obligatoire quant à lui est maintenu à 8% et 7% pour les dépôts en devises à vue et à terme et 7% et 3% pour les dépôts en monnaie nationale, à vue et à terme, a-t-il précisé. Et d’indiquer, l’encours global des Bons BCC s’est établi à 103,0 milliards de CDF, se contractant ainsi de 15,63 milliards de CDF, d’un mois à l’autre et 61,26 milliards par rapport à fin décembre 2013 en vue de doter l’économie nationale de la liquidité requise pour le développement de ses activités.

Aussi, a poursuivi Deogratias Mutombo, souligne-t-il, l’intérêt cette 4ème réunion qui exhorte le secteur public à contribuer davantage à la pérennisation de la stabilité macroéconomique. Pour ce faire, la politique budgétaire tout en restant prudente, devrait accroitre les recettes et accélérer les dépenses d’investissement de qualité.

TAUX DE CROISSANCE PROJETÉ À 9,5 EN 2014

Le numéro 1 de l’institut d’émission a fait savoir que l’économie congolaise entend poursuivre son chemin de l’expansion avec un taux de croissance réel projeté à 9,5% contre une réalisation de 8,5% en 2013. Ce raffermissement de l’activité économique, a-t-il ajouté, est attesté par le solde global brut d’opinions des entrepreneurs du mois d’avril qui est en progression de 1,3 point par rapport au mois de mars, s’établissant à 22,1% contre 20,8%.

Par ailleurs, le mois d’avril a été caractérisé par la consolidation de la stabilité sur le marché des biens et services, a indiqué le gouverneur Deogratias Mutombo avant de souligner qu’en cumul annuel, l’inflation se situe à 0,50%. Dans ce contexte, a-t-il précisé, l’année 2014 devrait connaitre un taux d’inflation de 1,54%. En glissement annuel, l’inflation s’est établie à 1,34% contre un objectif de 3,7%.

Le marché des changes quant à lui, poursuit sa stabilité sur les différents segments au mois d’avril. Le marché bancaire affiche un taux de 924,00 CDF le dollar en fin avril contre 921,93 CDF un mois auparavant, soit une légère dépréciation de 0,2%. Il n’a pas manqué de souligner que le marché parallèle renseigne une faible appréciation de 0,1%, le taux étant passé de 935 CDF à 933 CDF au cours de la même période.

S’agissant des réserves internationales à fin avril, le Président du CPM, a déclaré qu’elles ont enregistré un recul de 50,29 millions de USD, d’un mois à l’autre, passant de 1.879,95 millions de USD à 1.829,66 millions en raison d’une forte consommation de devises de la part du trésor, dictée par la nécessité de répondre à certaines dépenses prioritaires. Ainsi, a rassuré Mutombo Mwana Nyembo, des dispositions conséquentes ont été prises pour corriger cette situation et doter davantage la RDC d’un matelas de devises suffisantes à l’effet de se prémunir contre tout choc extérieur.

3,6% DE LA CROISSANCE MONDIALE EN 2014

Sur le plan international, le gouverneur de la BCC a fait remarquer que l’environnement reste dominé par les perspectives économiques mondiales et régionales publiées avant et après les assemblées de Printemps 2014 du Fonds Monétaire international et la Banque mondiale. En effet, la reprise de l’économie mondiale s’affermit sous l’impulsion de l’activité économique dans les pays avancés, a-t-il soutenu. De 3,0% en 2013, la croissance mondiale devrait atteindre 3,6% en 2014, a-t-il annoncé. Toutefois, il a reconnu que la spirale de déflation dans les pays développés, le retournement des flux de capitaux ainsi que les incertitudes géopolitiques représentent des risques potentiels.

Deogratias Mutombo a, concernant les perspectives régionales, particulièrement pour l’Afrique subsaharienne, fait noter que la croissance du PIB devrait atteindre 5,5% en 2014 contre 4,9% en 2013. Par contre, dans les Etats fragiles de la région, la croissance devrait demeurer élevée autour de 6,9% en 2014.

En outre, malgré ces perspectives encourageantes, des risques subsistent notamment, l’affaiblissement de la demande des pays émergents, principaux partenaires commerciaux comme la chine, le durcissement des conditions financières sur le marché international à la suite de la mise à terme progressive des politiques monétaires non conventionnelles.