Recherche
  Home Actualités Petites annonces Offres d’emploi Appels d’offres Publireportages C'est vous qui le dites Medias & tendances Immobilier Recherche Contact



Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
mediacongo
Retour

Afrique

« Présidents africains, pourquoi ne vous soignez-vous pas et mourrez au pays ? »

2016-05-04
04.05.2016
2016-05-04
Ajouter aux favoris
http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2016_actu/mai/biya_paul_16_001.jpg -

Paul Biya, président camerounais avec deux de ses collaborateurs à Yaoundé

On l’a appris par un communiqué laconique du palais de Koulouba, sur les hauteurs de Bamako : le président malien Ibrahim Boubacar Keita (IBK) a été opéré, mardi 12 avril, d’une « tumeur bénigne » à l’Hôpital militaire Bégin, à Saint-Mandé (Val-de-Marne), en région parisienne. Il effectue sa convalescence à Paris et n’a pas communiqué la date de son retour au Mali. Ancien dirigeant de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), le camarade IBK a donc rejoint la longue liste de chefs d’Etat africains qui délaissent les hôpitaux de leur pays pour venir se soigner en Occident.

Avant le président malien, son homologue ivoirien Alassane Ouattara s’était fait opérer en février 2014 à l’Hôpital américain de Neuilly, à l’instar du Gabonais Ali Bongo Ondimba qui avait choisi, quelques années plus tôt, la clinique chic de l’Ouest parisien pour y subir une intervention chirurgicale. Le Camerounais Paul Biya, lui, se soigne à Genève où il réside une partie de l’année. Son dossier médical est aux mains de médecins suisses, alors qu’il est protégé comme un secret d’Etat au Cameroun. Son épouse, Chantal, préfère les hôpitaux parisiens où elle a passé plusieurs mois ces dernières années.

A ce jeu-là, même les chefs d’Etat maghrébins se sont fait prendre. L’Algérien Abdelaziz Bouteflika a longuement séjourné en 2013 à l’Hôpital militaire du Val-de-Grâce, puis à l’Hôtel national des Invalides pour sa rééducation. Le président algérien était d’ailleurs revenu en décembre 2015 à la Clinique d’Alembert, à Grenoble, pour effectuer un contrôle médical.

Mais le plus surprenant de cette liste non exhaustive, c’est le roi Mohamed VI qui est venu en France en 2013 pour y subir une opération chirurgicale alors que son pays reste une destination sanitaire privilégiée pour de nombreux chefs d’Etat d’Afrique subsaharienne.

Faute politique

Disons le sans ambages : délaisser les institutions sanitaires de son pays pour se soigner à l’étranger est, au bas mot, une faute pour un chef d’Etat. C’est la preuve irréfutable qu’il n’a pas réussi à bâtir sur place un système de santé digne de sa confiance.

Si, dès qu’ils sont malades, même légèrement, les présidents africains sautent dans l’avion pour Paris, Londres, Lisbonne ou Madrid afin d’y recevoir des soins, c’est aussi parce qu’ils n’ont pas favorisé chez eux le développement de l’expertise médicale nationale. Ce n’est pas une blague : il existe aujourd’hui des pays africains qui n’ont aucun spécialiste du cancer ; d’autres qui n’ont que trois ou quatre cardiologues ; d’autres encore où les quelques gynécologues n’exercent que dans la capitale.

Ces chefs d’Etat, qui ne se gênent pas pour aller se soigner à l’étranger, n’ont pas non plus érigé l’acquisition du matériel médical en priorité de leurs actions. En 2016, il est encore impossible, faute d’appareils, de pratiquer une IRM dans certains Etats d’Afrique subsaharienne. Dans d’autres, il existe un seul appareil qui tombe régulièrement en panne, pour cause de surchauffe ou de défaut de maintenance.

Pour un chef d’Etat, se soigner à l’étranger est également une énorme injustice envers le reste de la nation. En effet, pendant que leurs compatriotes sont condamnés à se rendre dans des structures de santé devenues des mouroirs, les présidents africains eux prélèvent sans vergogne sur les deniers publics pour venir en Occident recevoir des soins. Et c’est souvent une affaire de gros sous : la facture d’hospitalisation d’un dirigeant sahélien à l’Hôpital américain de Neuilly a grimpé jusqu’à 300 000 euros, soit le budget de fonctionnement annuel de l’Hôpital de Birao, en Centrafrique.

De même, l’aller-retour d’un avion médicalisé pour acheminer à Paris un ministre ouest-africain malade coûte 120 000 euros, l’équivalent d’une vingtaine de bourses d’études en médecine à Dakar.

La faute politique et l’injustice expliquent ensemble la colère d’une partie de l’opinion malienne lorsqu’elle a appris qu’IBK était venu se faire opérer à Paris.

Derrière le slogan « Tous au Val-de-Grâce », ces Maliens-là ont rappelé que leur président avait acheté en 2014 un nouvel avion pour près de 30 millions euros. Selon eux, cette somme aurait largement suffi à construire à Bamako un hôpital de référence dans lequel IBK aurait disposé d’une chambre réservée à l’année.

Triste record mondial

Pour avoir fait le choix de négliger les structures sanitaires de leur pays, convaincus qu’ils pourront toujours être évacués vers les capitales occidentales, les dirigeants africains ont mis le continent au sommet du palmarès mondial des présidents décédés à l’étranger.

Ici, on n’en citera que les plus récents : le Zambien Michael Sata, décédé en 2014 à Londres, l’Ethiopien Melès Zenawi, mort en 2012 à Bruxelles, le Bissau-Guinéen Mallam Bacai Sanha qui s’est éteint la même année à Paris tout comme le Zambien Levy Mwanassa mort en 2008 à Paris.

Le Nigérian Umaru Yar’Adua, se sentant condamné, est quant à lui rentré d’Arabie saoudite en 2010, juste à temps pour mourir parmi les siens.

Omar Bongo du Gabon (à gauche) et Gnassingbe Eyadema du Togo, décédés respectivement en 2009 et 2005, en dehors de leur pays.

De toute cette liste, les deux cas les plus scandaleux sont ceux du Gabonais Omar Bongo Ondimba et du Togolais Eyadema Gnassingbé. Le premier est mort en 2009 à Barcelone, en Espagne, après avoir dirigé son pays pendant quarante-deux ans sans avoir eu à cœur de bâtir un centre sanitaire dans lequel il rendrait son dernier souffle.

Le second est mort en 2005 dans l’avion qui le transportait de Lomé vers une capitale occidentale après trente-huit ans d’un règne au cours duquel il avait eu les moyens suffisants de doter le Togo d’un centre hospitalier qui lui aurait permis de recevoir les premiers soins avant son évacuation. Cela lui aurait peut-être sauvé la vie !

Plus de dix ans plus tard, les chefs d’Etat africains ne semblent pas avoir tiré les enseignements de l’erreur fatale d’Eyadema Gnassingbé. Hélas, ils continueront donc de mourir hors des frontières nationales.

Seidik Abba
Le Monde
C’est vous qui le dites : 2 commentaires
8551 suivent la conversation

Faites connaissance avec votre « Code MediaCongo »

Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.

Poster un commentaire, réagir ?

Les commentaires et réactions sont postés librement, tout en respectant les conditions d’utilisation de la plateforme mediacongo.net. Vous pouvez cliquer sur 2 émojis au maximum.

Merci et excellente expérience sur mediacongo.net, première plateforme congolaise

MediaCongo – Support Utilisateurs


Anonyme @H1AD85H   Message  - Publié le 11.05.2016 à 14:37
que les africains cherches des débats dans des médias pour intérppéller nos chefs états africains quelle honte?aux africains toujours a l'occident?meme l'hopital?non non arretons de nous distraire merci a vous depuis kinshasa gis

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Charles M @2NM7MTN   Message  - Publié le 05.05.2016 à 21:49
T'as bien trouve un bon sujet a developper et qui attire lecons et surprises. C'est une realite fatale mais qui pince le coeur. Malgre ca, meme si volonte politique d'ameliorer la prestation des services en sante, ces presidents ne frequenteraient jamais les formations sanitaires de leur pays car n'y mettant pas aucune confiance. Ce qui explique que ces derniers sont hisser a ces poste non pas par leur peuple mais par ces puissants occidentaux qui continuent a coloniser indirectement l'Afrique par ces ressortissants. Triste verite!!!!

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
right
Article suivant La Ghanéenne Rebecca Asamoah devient la première Miss Afrique
left
Article précédent George Weah échappe à un procès aux États-Unis

Les plus commentés

Politique Les graves accusations du cardinal Ambongo contre le gouvernement congolais !

20.04.2024, 31 commentaires

Politique Primaires à l'Union sacrée : ''Une manière planifiée d'écarter Vital Kamerhe de la course à la tête de l'Assemblée nationale'' (UNC)

22.04.2024, 11 commentaires

Politique «Soutenir Tshisekedi pendant la campagne de 2023 ne signifie pas donner un chèque blanc à son entourage des binationaux pour piller le pays »(A-Daniel Shekomba)

22.04.2024, 9 commentaires

Politique Présidence de l'Assemblée nationale : Kamerhe, Bahati et Mboso s'affrontent ce mardi 23 avril aux primaires pour le compte de l'Union sacrée !

22.04.2024, 6 commentaires

Ont commenté cet article



Ils nous font confiance

Infos congo - Actualités Congo - confiance