Fête du travail : les travailleurs de la SCPT non concernés ; ils n’ont perçu que 2.5% des salaires

Demain jeudi le 1er mai, les travailleurs du monde entier vont célébrer la fête internationale du travail. Et d’ailleurs à cette occasion, le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale souhaite à tous les employeurs et tous les travailleurs congolais une bonne et heureuse fête du travail.

De la liste des travailleurs bénéficiaires des vœux sincèrement exprimés par le ministre, il faut dégager ceux œuvrant à la Société congolaise des postes et télécommunications. La raison en est que le mardi 29 avril à la fin de la journée, ils ont été invités à toucher leur salaire du mois de janvier 2013. Rappelons au passage que la SCPT compte actuellement 200 mois d’arriérés des salaires.
 
Alors que d’habitude ils perçoivent 10% de salaire dont l’argent issu d’un compte appelé ex B.P.O (budget pour ordre) que le gouvernement prélève chaque mois des avoirs de cette entreprise, mardi soir, ils n’ont eu droit qu’à 2.5% de salaire. L’explication fournie par l’employeur aux travailleurs est que le gouvernement Matata, contrairement à ses habitudes, n’a pu débloquer ce mois que la moitié du montant habituellement versé voilà qui explique le ravalement.
 
L’indignation des travailleurs ne pouvant pas comprendre comment et pourquoi le gouvernement qui se dit engagé dans le bien-être social des travailleurs peut en arriver là. Chose, curieuse en plus, la paie des agents de la SCPT a été bancarisée depuis le mois passé. Hier cependant, tout le monde a touché son salaire auprès des agents payeurs sur place à l’hôtel des postes.
 
Déjà avec 10% de salaire issus de l’ex BPO, les agents et cadres de la SCPT ont toujours manifesté leur mécontentement. Avec 2.5%, ils n’en revenaient pas, ils sont dans l’obligation de mieux gérer la misère qui leur colle obstinément à la peau.
 
Le gouvernement pour sa part, devrait faire montre d’un peu de réalisme. Il n’est pas sans savoir que plus de 90% d’éternels agents malheureux de la SCPT sont locataires à Kinshasa. En plus des charges familiales qui sont les leurs, ils ont des enfants à envoyer à l’école. Sans compter avec les aléas de la vie auxquels tout le monde est soumis au quotidien.
 
Beaucoup de travailleurs de la SCPT croient déjà à la fatalité, hélas, ne pouvant pas comprendre la persistance de la misère qui les caractérise alors que l’entreprise publique est dotée de la fibre optique. Certes, comparaison n’est pas raison. Mais si l’on prend le cas des nouvelles entreprises nées du monde des télécommunications comme Africell et Orange, pour ne citer que celles-là, les deux semblent avoir réussi à tirer leur épingle du jeu.

S’il est vrai que le gouvernement n’a pu verser que 50% du montant habituellement alloué à la SCPT en vue de permettre à cette dernière d’assurer la paie des salaires de ces agents, alors il est grand temps qu’il arrête avec la comédie. Mais dans le cas contraire, s’il y a magouille à l’intérieur, le moment est venu d’arrêter avec les moqueries. En attendant, les travailleurs de la SCPT exclus de la fête, continuent à grincer les dents.