E-money : une solution innovante de Global Voice Group pour favoriser l’inclusion financière de la RDC

Avec un fort potentiel de croissance des utilisateurs et la faible pénétration des services financiers, la République Démocratique du Congo (RDC) représente un marché très prometteur pour l’argent mobile ou E-money. À 17.5 %, le niveau de la pénétration de l’argent mobile est nettement supérieur à celui des services bancaires traditionnels qui rejoignent seulement 4 % de la population possédant un compte auprès d’un établissement financier officiel. Toutefois, des questions de sécurité, d’instabilité économique, d’infrastructure insuffisante et de dispersion démographique rendent ce marché problématique.

La RDC demeure une société orientée sur les espèces, avec un accès minimal aux services financiers. Bien que les transferts d’argent locaux soient courants dans les ménages au pays, il est peu probable que ceux-ci adoptent massivement à court terme le transfert monétaire via mobile en raison de la prédominance des alternatives locales. Contrairement aux autres marchés d’argent mobile, la RDC dispose d’un solide réseau de sociétés locales et internationales de transfert d’argent offrant des tarifs économiques à la satisfaction de leurs clientèles. Pour cette raison, l’adoption de l’E-money en RDC s’effectue à un rythme plus lent.

En RDC, trois opérateurs de réseau mobile offrent présentement des services d’argent mobile (Airtel Money, Vodacom M-PESA et Tigo Cash, avant son rachat par Orange qui fournira de tels services dans un proche avenir). On estime à plus d’un million le nombre d’utilisateurs, soit un niveau de pénétration de 1 à 2%. Moins de 20% des comptes sont actifs. Malgré une lente progression, l’E-money pourrait être accessible à 10%-13% de la population d'ici cinq ans, soit environ 10 à 13 millions d’utilisateurs ou un tiers de la population urbaine.

Afin d’instaurer la confiance de la clientèle envers l’argent mobile, les opérateurs mobiles devront trouver une manière de se positionner par rapport aux services financiers officiels. La recherche révèle en effet qu'il existe encore une méfiance importante envers le système bancaire officiel en raison des crises bancaires des années 80 et 90. Plusieurs personnes interrogées jugent les banques instables et non fiables. Quelle que soit la stratégie d’entrée de produit, le transfert monétaire via mobile doit répondre aux défis relatifs à la fiabilité du système, la sensibilisation de la clientèle et l’instauration de la confiance. Bien que les marques d’opérateurs soient considérées comme « fiables », les résultats montrent que cela n’implique pas une confiance envers l’argent mobile. Les opérateurs doivent étudier les solutions tactiques et stratégiques, y compris la possibilité d’établir un cadre stable pour ce type de transaction.

Les services d'E-money présentent de nombreux avantages, tels que l'inclusion financière, des transactions sécurisées, le développement socio-économique, des revenus supplémentaires pour l'État et la création d'emplois. Cependant, l'absence d'une réglementation stricte et adéquate représente une menace sérieuse pour l'économie et la sécurité nationale. L’État congolais aurait tout avantage à requérir l’assistance d’un expert en assurance-revenu, en Financement Innovant au Développement (FID) et en TIC afin de tirer pleinement profit du potentiel sous-exploité des télécommunications et de l’argent mobile. Le potentiel de ces secteurs en matière de financement innovant a été démontré dans d’autres pays africains. À travers la bonne gouvernance et la réglementation des télécommunications, des transactions via mobile et autres secteurs, soutenue par des TIC appropriés, le gouvernement serait en mesure de capitaliser sur ces sources de financement innovant et de les canaliser vers ses propres initiatives et projets prioritaires de développement. 

En Tanzanie, à titre d’exemple, les services financiers mobiles ont connu une croissance fulgurante en l’espace de cinq ans. L’autorité tanzanienne de régulation des communications (TCRA) est la première, non seulement en Afrique de l’Est mais également au monde, à avoir mis en œuvre une solution de monitoring de l’E-money. Outre le renforcement de la confiance du public envers ce service mobile, la solution de monitoring développée et fournie par Global Voice Group apporte de nombreux avantages, permettant entre autres :

• d’obtenir des données complètes sur toutes les transactions télécoms ;
• de garantir la sécurité de toutes les transactions via mobiles, notamment en identifiant l’origine des fonds, le destinataire et l’utilisation des fonds, contribuant ainsi à la lutte contre la fraude, le blanchiment d'argent et le financement illicite d'activités terroristes et autres activités frauduleuses ;
• de vérifier la qualité de service des réseaux de télécommunications ;
• de permettre le listage intégral des tous les appareils mobiles et la création de listes noires à effet immédiat pour tous les téléphones volés, illégaux et contrefaits ;
• d’identifier et localiser les fraudeurs SIMbox qui privent les gouvernements et les opérateurs légitimes d’une part importante de leurs revenus et opèrent des connexions illégales affectant la qualité de service pour les usagers.

Le secteur des télécoms poursuivra vraisemblablement sa forte croissance en RD Congo au cours des cinq prochaines années. Le gouvernement pourrait tirer profit de cette croissance, à l’instar de la Tanzanie, en posant les bases d’un cadre réglementaire favorable qui orienterait le marché sans freiner son innovation ni affecter la trajectoire fructueuse de son développement. La sécurité de l’argent mobile s’en trouverait renforcée et les objectifs de stabilité et d’inclusion financière pourraient être atteints dans le respect des intérêts du gouvernement, des opérateurs télécom et de la population en général.