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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Congo/Brazzaville : des tirs puis des questions à Brazzaville

2016-04-06
06.04.2016 , Brazzaville
2016-04-06
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http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2016_actu/avril/brazzaville_16_001.JPG Brazzaville-

Vue de la ville de Brazzaville tirée de Kinshasa

La capitale congolaise, Brazzaville, s’est réveillée, lundi 4 avril, au son des rafales d’armes automatiques et des détonations d’armes lourdes.C’est donc dans un ambiance agitée que la Cour constitutionnelle a validé, dans la soirée, la victoire contestée du chef de l’Etat sortant, Denis Sassou-Nguesso,à la présidentielle du 20 mars.

Des affrontements auraient en effet opposé dans la journée les forces de l’ordre congolaises aux miliciens du pasteur Ntumi dans les quartiers de Makélékélé et Bacongo, dans le sud de la capitale. « Nous sommes sur le terrainIl n’y a pas encore de bilan, mais la situation est maîtrisée », a affirmé en fin de matinée un proche du directeur général de la policecongolaise, joint par Le Monde. Un autre officier de police confirme que des tirs nourris ont retenti pendant plusieurs heures, à partir de 3 heures du matin, mais considère que parler d’affrontements directs serait « trop dire ».

Le gouvernement a dénoncé une « véritable action terroriste » des ex-miliciens Ninja Nsiloulou qui ont attaqué « la position militaire [du quartier]Mayanga » et incendié, selon son communiqué, quatre commissariats et la mairie de Makélékélé.

Interrogé par Le Monde sur son implication dans les violences de la nuit, Frédéric Bintsamou, plus connu sous le nom de « pasteur Ntumi », reconnaît « encadrer et soutenir les populations qui agissent contre ce pouvoir qui n’hésite pas à employer la force face à des gens à mains nues, dont certains ont décidé de prendre les armes ». « Ce ne sont pas les miennes, car je les ai rendues, assure-t-il. Mais il en reste beaucoup à Brazzaville et la voie armée n’est plus exclue par certains. Nous sommes entrés dans la phase de contestation. »

L’ancien rebelle vit toujours entouré d’anciens miliciens « ninjas » originaires des quartiers sud de Brazzaville et du département voisin du Pool. Des hommes qui ont combattu pendant la guerre civile contre les « cobras » de Denis Sassou-Nguesso. Selon les résultats officiels définitifs proclamés lundi soir par la Cour constitutionnelle à la télévision publique, le président, qui cumule plus de trente-deux ans de pouvoir, a été réélu le 20 mars dès le premier tour en réunissant 60,19 % des suffrages exprimés, soit un peu moins que ce qu’avait annoncé le gouvernement le 24 mars (60,39 %). Rejetant ces résultats, entachés selon eux de fraudes massives, cinq candidats d’opposition à la présidentielle avaient appelé la population à les contester par des voies légales et pacifiques.

D’après le « Pasteur », « la police traque les opposants à Brazzaville et entretient un climat de terreur. Le général Jean-François Ndenguet[directeur général de la police, accusé de nombreux crimes] a recruté d’anciens miliciens “cobras” pour réprimer les populations, ce qu’on ne peut plus accepter ». En conséquence, l’ex-rebelle n’exclut pas de s’engager plus avant dans la lutte contre le pouvoir : « Je peux jouer un rôle à la fois militaire et politique car, si je ne me suis pas présenté à l’élection présidentielle, j’ai clairement soutenu M. Kolélas dans la campagne mais aussi Jean-Marie Michel Mokoko [deux opposants à M. Sassou-Nguesso]. J’appelle donc à une médiation de la communauté internationale. »

Fuite des habitants des quartiers sud

Cet appel à des discussions, sous l’égide de la communauté internationale, est repris par l’opposant Charles Zacharie Bowao. « C’est le seul moyen d’éviter le chaos et un pandémonium indescriptible », disait-il lundi dans la journée, alors qu’il soupçonnaitla Cour constitutionnelle« de préparerl’annonce de faux résultats définitifs de l’élection présidentielle ». Joint parLe Monde, Guy-Brice Parfait Kolélas, un autre leader de l’opposition, affirme s’être mis à l’abri dans son quartier de Bacongo et condamne « toute forme de violence alors que la population est encore traumatisée par la guerre » et que des recours légaux ont été engagés.

A la suite de ces tirs nocturnes, un important déploiement des forces de l’ordre était visible à Brazzaville, où la sécurité avait été renforcée autour des bâtiments publics et des lieux de résidence des officiels. Plusieurs barrages étaient tenus par la garde présidentielle. « Il y a un calme précaire, fragile avec quelques coups de feu de temps à autre », rapporte un habitant du quartier Bacongo. « La zone est en train de se vider massivement,ajoute-t-il. Les rues sont noires de monde. Les gens remontent vers les quartiers nord où l’ambiance est restée intacte. »

« Nous sommes comme des immigrés »

« Des militaires sont entrés dans plusieurs parcelles. Ils nous ont demandé de quitter le quartier avant qu’il soit trop tard. Là, nous ne savons pas où aller, nous sommes comme des immigrés, c’est choquant », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Mercie, une étudiante de 24 ans habitant Makélékélé.

Des journalistes de l’AFP ont observé de longues files d’habitants remontant« l’avenue de l’OUA », principal axe de communication des quartiers sud vers le centre, alors que les voitures étaient systématiquement fouillées.

Dans son communiqué, Thierry Moungalla, le porte-parole du gouvernement congolais, a condamné « certains candidats ainsi que leurs soutiens, qui n’ont de cesse d’en appeler à la désobéissance civile et à l’insurrection armée ». « Le gouvernement, écrit-il, n’a pas encore la preuve que des candidats ou leurs soutiens soient impliqués dans cette affaire, mais les investigations se poursuivent. »

Le général Jean-Marie Michel Mokoko, arrivé troisième de la présidentielle selon les résultats officiels, n’a pas souhaité commenter les événements.« Dans la situation actuelle où l’on fait de moi l’ennemi public no 1, je préfère garder le silence mais sachez que je n’ai jamais voulu de situation de violence », prévient-il depuis un lieu qu’il préfère tenir secret. Plus prolixe, son porte-parole se dit « surpris de cette opération armée alors que le pays était censé être quadrillé par les forces de l’ordre. Dans le contexte actuel, on ne peut exclure une manipulation du pouvoir pour instaurer un climat de terreur et reprendre la main devant une situation qui lui échappe ».

Perquisition à l’hôtel Saphir

Jusque-là très discrète sur l’élection présidentielle au Congo, la diplomatie française s’est déclarée « préoccupée par les événements violents qui ont eu lieu cette nuit dans certains quartiers de Brazzaville ». Alors que les ressortissants français sur place ont été invités à rester chez eux et que le lycée français est resté fermé, le Quai d’Orsay a appelé « à la retenue ».

Dans la nuit de vendredi à samedi, la police congolaise a par ailleurs perquisitionné l’hôtel Saphir, un établissement du centre de Brazzaville géré par un homme d’affaires critique vis-à-vis du chef de l’Etat, Joe Washington Ebina. Dénonçant une intervention « inadmissible » des forces de l’ordre destinée, selon lui, à « traumatiser les clients », le gérant a affirmé que la porte de la chambre de l’ambassadeur du Gabon au Congo (arrivé en novembre 2015 et en attente d’une résidence fixe) avait été forcée.

Interrogé par l’AFP, le colonel Jules Monkala Tchoumou a confirmé la perquisition nocturne, mais démenti toute intimidation. « Les policiers sont arrivés à l’hôtel Saphir avec une liste de douze noms de personnes suspectées de terrorisme qui y auraient été logées », selon l’officier. Il n’y a eu aucune interpellation.

Plusieurs journalistes de la presse étrangère ayant couvert la présidentielle congolaise, dont ceux de l’AFP, ont séjourné au Saphir, lieu où l’on pouvait côtoyer facilement aussi bien des responsables de l’opposition que du pouvoir.


AFP / Le Monde
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