Monde
Les attentats qui se sont produits mardi à Bruxelles ont fait l’objet d’une anticipation et ont probablement été préparés avant l’arrestation de Salah Abdelslam, estime Wassim Nasr, spécialiste des réseaux jihadistes pour France 24.
Les attaques terroristes que les autorités belges redoutaient depuis plusieurs semaines se sont concrétisées. "Il ne s’agit pas d’une simple vengeance qui fait suite à l’arrestation de Salah Abdeslam, explique Wassim Nasr, spécialiste des réseaux jihadistes pour France 24. On a en effet beaucoup entendu parler de vengeance ces dernières heures [depuis les explosions dans l'aéroport de Bruxelles, NDLR]. Mais ces explosions démontrent un certain niveau de préparation et d’anticipation si on présume que l’organisation État islamique est derrière ces attentats".
Pour le journaliste de France 24, "ce genre d’attaque simultanée ne se prépare pas en 48 heures". Et de poursuivre : "Mais l’attentat a certainement été précipité par l’arrestation de Salah Abdeslam." Ces explosions interviennent en effet quatre jours après la capture spectaculaire de Salah Abdeslam, un Français d'origine marocaine, seul survivant du commando auteur des attentats jihadistes du 13 novembre à Paris, à Molenbeek, une commune bruxelloise.
Wassim Nasr en est persuadé : ces attaques traduisent une organisation bien huilée. Les hommes qui ont préparé ces attaques terroristes sont au cœur d’un réseau jihadiste organisé en "cellules distinctes capables de frapper à différents moments, en gardant une capacité de nuisance même si une cellule est neutralisée". Comme ce fut le cas pour celle dont Salah Abdeslam faisait partie.
Ces attaques – si elles sont revendiquées par l'organisation État islamique (EI) – "prouvent également que l’EI est capable de monter des opérations entièrement réalisées sur le sol européen", ajoute le spécialiste.
Le procureur fédéral, lors d'une conférence de presse tenue mardi dans la matinée, a évoqué des attentats probablement réalisés par des kamikazes. "Comme c’était le cas le 13-Novembre" à Paris, commente Wassim Nasr. Et de préciser : "Pour les jihadistes, c’est une guerre totale, ils essaient de frapper là où ils peuvent et de nuire aux puissances occidentales qui leur font la guerre. Il y a une volonté de terroriser les populations occidentales, de peser sur les opinions publiques qui vont elles-mêmes peser sur les politiques, mais aussi une volonté d’exporter une guerre au-delà des territoires habituels qui sont la Syrie, l’Irak, la Libye, le Yémen…"
Quant à la réaction que la communauté européenne doit adopter pour riposter, la journaliste Wassim Nasr rappelle qu'à son sens, "frapper en Syrie ou en Irak n’est pas la réponse adéquate pour mettre fin au terrorisme en Europe."
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