Provinces
De prime abord, des questions sont demeurées sans réponses tant du côté du gouvernement congolais, du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés que du pays où ces compatriotes avaient été accueillis comme des réfugiés. Il est aussi bizarre que des opérations de rapatriement des réfugiés puissent s’effectuer à l’insu des structures officielles traditionnelles. Notamment le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, le pays d’accueil et le pays d’origine.
Selon la Convention de Genève et tous les instruments juridiques internationaux du Droit Humanitaire auxquels les Etats membres de l’Onu ont souscrit, bien avant le déclenchement des opérations de rapatriement des réfugiés vers leur pays d’origine, il est recommandé de convoquer des réunions tripartites comprenant les experts du Haut Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés, ceux du pays hôte et du pays d’origine. Il s’agit, au cours de ces réunions, de procéder à l’identification de ces réfugiés, aux adresses respectives de leurs lieux d’origine et surtout à leur état de santé et probablement à leurs convictions politiques. Un travail qui peut prendre du temps pour vérifier dans tous les détails chaque personne se réclamant originaire de tel ou tel pays.
Responsabilités graves du HCR, de la RDC et de l’Ouganda
Ainsi, ce rapatriement qui s’est opéré sans contrôle en amont par les trois organismes étatiques et de l’ONU peut être de nature à déverser dans un Etat tiers des éléments dangereux qui profiteraient de cette imprudence pour aller instaurer des foyers d’insécurité et de terreur dans le pays d’accueil. Comment se fait-il que des centaines des Congolais aient pu quitter les points d’entrée et de sortie du territoire ougandais et s’embarquer dans un bateau sans que les services de l’Immigration du pays d’accueil n’aient pu les identifier en accord avec ceux du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et sans en aviser au préalable la RDC, leur pays d’origine ou de retour ? Qu’est-ce qui nous rassure que des éléments de la rébellion du M23 et d’autres mouvements armés locaux et ougandais ne se sont pas infiltrés parmi ces réfugiés avec armes et munitions de guerre pour venir semer la terreur et l’insécurité en Ituri et au Nord Kivu ?
Une autre question qui taraude les esprits est celle de savoir par quelle magie les services ougandais qui avaient été les premiers à annoncer cette tragédie ont pu établir le bilan des naufragés. D’autant qu’ils n’avaient pas effectué de contrôle préalable des identités des ces réfugiés congolais établis depuis longtemps sur leur territoire probablement dans des camps prévus à cet effet.
Le gouvernement de la RDC est plus à plaindre qu’à blâmer dès lors qu’il s’est contenté de décréter trois jours de deuil national sans pour autant émettre des protestations énergiques à l’endroit du gouvernement ougandais. Pour n’avoir pas procédé au contrôle des identités de ces réfugiés ni de l’avoir associé aux opérations de rapatriement comme cela se fait traditionnellement et conformément aux instruments juridiques internationaux du Droit Humanitaire et de la Convention de Genève.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés devrait aussi répondre de ses responsabilités pour n’avoir pas formulé des protestations sévères à l’endroit du gouvernement ougandais et pourquoi ne pas saisir les instances judiciaires internationales pour ce qui apparait comme un homicide involontaire, mieux une maladresse gravissime ayant causé mort d’homme. Qui a financé la location de ce bateau pour le transport des centaines des réfugiés congolais ? Où étaient les services d’immigration ougandais pour vérifier l’état de ce bateau et le nombre requis des passagers pour la traversée de ce lac ? Car l’on semble de plus en plus favoriser la thèse de la surcharge des passagers et de leurs biens. Par ailleurs, l’on sait que ce lac a toujours connu d’intenses activités régulières commerciales, scientifiques, halieutiques et pétrolières. Les éléments de l’armée ougandaise et congolaise y effectuent régulièrement des patrouilles pour traquer les mouvements rebelles et les trafiquants des matières précieuses. En d’autres termes, les services de secours auraient pu intervenir à temps pour limiter les dégâts en termes des pertes en hommes.
L’affaire de Gatumba au Burundi
Plus de 167 congolais avaient été massacrés en août 2004 dans le camp des réfugiés situé dans la localité burundaise de Gatumba près de la frontière entre le Burundi et la RDC. Des enquêtes sérieuses n’ont jamais été initiées pour des raisons non élucidées jusqu’à ce jour. Il s’avère que l’on avait commis les mêmes erreurs que celles que l’on déplore aujourd’hui. Car, il n’y a jamais eu des travaux d’identification de ces réfugiés par une réunion tripartite entre les trois parties traditionnelles que sont le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et les deux gouvernements du Burundi et de la RDC. De plus, ces réfugiés avaient été placés à moins de 120 kilomètres des frontières de leur pays d’origine comme le prescrivent la Convention de Genève et tous les instruments juridiques internationaux du droit Humanitaire. C’est ainsi que les soupçons avaient été dirigés vers des mouvements de rébellion congolaise et burundaise comme étant les auteurs de ce massacre. D’autres critiques avaient été lancées en direction des éléments de l’armée régulière burundaise qui étaient cantonnés à quelques deux kilomètres de ce camp des réfugiés congolais qui étaient en instance de retour vers la mère patrie. Comme quoi les mêmes causes produisent les mêmes effets.
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