Présidentielles 2016 en Afrique... ces événements qui feront ombrage sur l’année 2016

En dépit de nombreux rendez-vous décisifs qui meubleront l’année 2016, les consultations électorales retiendront beaucoup plus l’attention de l’opinion.

Contrairement à l’année 2016 riche en consultations électorales, 2015 a été moins rythmé par les élections. Pourtant, tous les regards étaient rivés vers tous ces pays dont les citoyens ont eu à passer par les urnes pour légitimer ou élire un nouveau dirigeant à la tête de leurs pays. Parmi ces élections, l’exemple de démocratie montré par le Nigéria en mars 2015 a été très apprécié par l’opinion internationale. Le second bel exemple, c’est bien le Burkina Faso où Roch Marc Christian Kabore a été élu après une transition politique mouvementée. “Cela montre que le continent continue son chemin, doucement, lentement, mais sûrement,” décrypte Jemal Taleb, Editorialiste d’Africa24 TV.

Les violences ayant cours au Burundi depuis le troisième mandat annoncé et brigué de Pierre Nkurunziza font partie des fausses notes enregistrées.

2016 promet !

Pas moins de 15 élections présidentielles pour la seule année !!! En Afrique de l’ouest, le Bénin connaîtra l’un des premiers scrutins. Le Président Boni Yayi après dix ans passées à la tête du pays ne brigue plus de mandat. L’actuel Premier ministre Lionel Zinsou (et candidat à la Présidentielle), s'appuiera essentiellement sur les alliances que les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe, au pouvoir) ont noué avec le Prd (Parti du renouveau démocratique) de l’actuel Président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbedji, Lehadi Soglo de la Renaissance du Bénin (Rb) et de l’alliance “Eclaireur” dirigé par Edmond Agoua qui regroupe une quarantaine de partis politiques influents dans les départements des collines, du Zou, du Couffo, et du Mono. Des ralliements qui augmentent ses chances devant des dinosaures que sont Sébastien Ajavon, Abdoulaye Bio Tchane ou encore Patrice Talon. “Le Président Boni Yayi laisse derrière lui, une bataille politique saine,” renchérit Jemal Taleb.

Le Président Mahammadou Issoufou brillamment élu en 2011 a les cartes en main pour briguer un nouveau mandat. Il pourra compter sur la division de l’opposition nigérienne et surtout le maintien en prison d’un adversaire de taille en la personne d’Hama Amadou, incarcéré dans l’affaire de trafics de bébé.

Pas de crainte pour la démocratie ghanéenne en décembre prochain. Même si les élections s’annoncent décisives. Le Président John Dramani Mahama fera face à son redoutable adversaire, Nana Akufo-Addo battu in-extrémis en 2012. “La revanche se prépare...sainement,” souffle-t-on au QG du New Patriotic Party (Npp).

Température élevée en Afrique centrale

Les consultations qui sont très attendues se retrouvent notamment au centre de l’Afrique. La Centrafrique donnera premièrement son verdict (à la fin de ce mois) après le second tour de la Présidentielle qui mettra aux prises Anicet-Georges Dologuele (ancien Premier ministre sous Ange Félix Patassé) et Faustin Archange Touadera (ancien Premier ministre sous Bozize).

Au Congo, le terrain politique est certes moins mouvementé après le référendum d’octobre 2015 donnant carte blanche au Président Sassou Nguesso (31 ans au total au pouvoir) de se représenter. “On nous a promis un chaos lors du référendum, il n’y a eu ni chaos, ni situation grave, on aura une élection qui ressemblera à peu près à celle de 2009,” fait remarquer l’éditorialiste Jemal Taleb. Mais, attention à des situations inattendues comme celles du Burkina Faso en 2014.

La Présidentielle en République Démocratique du Congo sera la plus attendue. Le Président Joseph Kabila tentera de briguer un troisième mandat tout comme ses pairs (arrivé au même moment après la chute de leurs géniteurs) Faure Gnassingbé au Togo (déjà réussie) ou Ali Bongo au Gabon (en cours). Seulement que la tension est palpable dans ce pays dense de 81 millions d’habitants où les conditions d’organisation de la présidentielle ne font pas l’unanimité. Une situation confuse qui nourrit le dialogue de sourds entretenu entre pouvoir et opposition. Si Faure Gnassingbé a passé le cap du troisième mandat au Togo, la Constitution et la division de l’opposition les lui ont permis.

En RDC, c’est tout le contraire. La Constitution empêche le Président Joseph Kabila de briguer un nouveau mandat. Et son opposition renforcée par ses anciens proches se montre unie et sereine. “Avec le front uni de l’opposition, pour la première fois, Vital Kamhere et ses amis, Moïse Katumbi, les partisans de Jean-Pierre Bemba sont tous réunis pour obtenir de bonnes conditions d’organisation de cette élection”, analyse Jemal Taleb avant d’émettre une réserve. “Ce qui est à craindre, c’est le refus du Président Kabila d’organiser un débat inclusif et constructif pour que le pays avance.”

Moins de risques au Gabon. Même si la chute des cours du pétrole n’a pas du tout favorisé la politique sociale du Président Ali Bongo, il pourra compter sur son opposition qui peine à positionner un candidat unique pour un scrutin à un seul tour.

Si certains tenants du pouvoir se noient dans des calculs politiciens avant la présidentielle, le réalité est toute autre ailleurs. C’est le cas de la Guinée Equatoriale du Président Théodoro Obiang Nguema Mbasogo, de l’Ouganda de Yoweri Museveni, du Tchad d’Idriss Deby, d’Ismaïl Omar Guelleh du Djibouti ou encore de Yaya Jammeh en Gambie