Six ans après le rendez-vous manqué de Copenhague, le projet d’accord final des délégations de 195 pays réunies près de Paris a enfin été dévoilé. Laurent Fabius, président de cette COP 21, a pris la parole, ainsi que le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et le président français François Hollande. Tous les trois l’affirment : le projet d’accord est « ambitieux », « réaliste » et « équilibré ».
Laurent Fabius : « Si nous échouons, comment rebâtir l’espoir ? »
« Nous voici presque au bout du chemin et au début d’un autre. Je veux vous remercier pour votre travail, ces derniers jours, ces dernières nuits, et tous ces derniers mois. », a déclaré Laurent Fabius. « À chaque fois, les parties ont été consultées. Tout cela s’est fait dans une atmosphère constructive que je veux particulièrement souligner. (…) Nous sommes parvenus à un projet d’accord ambitieux et équilibré (…) Ce texte confirme notre objectif de maintenir la température bien en deçà de 2ºC et s’efforce de la limiter à 1,5º. »
Le président de la COP21 l’affirme : « S’il est adopté, cet accord sera un véritable tournant historique. (…) Ce texte constitue le meilleur équilibre possible, puissant et délicat, qui permettra à chaque délégation de rentrer chez soi la tête haute et avec des acquis important. »
Laurent Fabius le sait : la pression est grande pour la COP 21 après l’échec de Copenhague : « Personne ici ne veut de la répétition de Copenhague. (…) Aujourd’hui, si par malheur nous échouons, comment pourrions-nous rebâtir l’espoir ? (…) Nos enfants ne nous pardonneraient pas. » Il conclut enfin : « Vous allez, dans cette salle, décider d’un accord historique. Le monde retient son souffle et il compte sur vous. »
Ban Ki-moon : « Ayons le courage de mener ces objectifs à bien »
Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies, a lui aussi pris la parole : « La fin est proche. Finissons maintenant le travail. Le monde regarde. Des millions de gens dépendent de votre sagesse. Pour la première fois depuis le début de la conférence, les chefs d’État et de gouvernement ont envoyé des propositions claires ». Lui aussi espère que l’accord sera approuvé par chaque État : « Ayons le courage de mener ces objectifs à bien ».
François Hollande : « Le texte est ambitieux et réaliste »
Le président français François Hollande était également présent au Bourget. Il a pris la parole : « A quoi aurait servi ce travail s’il ne débouchait pas sur un accord universel contraignant et différencié ? (…) La France vous demande, la France vous conjure d’adopter le premier accord universel de notre histoire », a-t-il déclaré. Il est lui aussi revenu sur l’échec de Copenhague, une « immense déception, une impasse qui a pu semer le doute ». Mais cette fois-ci, le président veut du changement concret. « Le texte est ambitieux et réaliste. », a-t-il martelé. « Il n’y aura pas de report, pas de sursis possible ; l’accord décisif pour la planète c’est maintenant », dit Hollande
La séance reprendra à 15h45. Si l’accord ne soulève pas d’objections majeures, une nouvelle plénière sera convoquée quelques heures plus tard pour une adoption formelle, qui ne passe pas par un vote. Le texte sera adopté si et seulement si aucun pays ne s’y oppose.
Dans Paris, au même moment, des militants écologistes multiplient les actions pour redire leur souhait d’un accord ambitieux et juste et rendre hommage « aux victimes du réchauffement climatique ».