Il n’y aura aucune prolongation pour le rapatriement des ex-rebelles du M23 vivant en Ouganda, a fait savoir lundi 1er décembre le coordonnateur du mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, François Muamba.
Ces anciens rebelles, estimés à plus d’un millier, doivent être rapatriés sur le sol congolais au plus tard le 15 décembre prochain. Un ultimatum lancé par les ministres de la Défense de la Conférence internationale pour les Grands Lacs. «
Tout est maintenu et il n’y a aucune raison pour que ça bouge. C’est une décision du gouvernement de la RDC d’une part et d’autre part, la décision a été prise dans un cadre régional », indique François Muamba.
Le premier délai accordé à ces rebelles pour regagner le territoire congolais avait expiré en août de la même année. Pour le coordonnateur national du mécanisme de suivi, cet ultimatum est une dernière chance accordée à ces ex-rebelles qui se sont réfugiés en Ouganda après avoir été défaits au Nord-Kivu en novembre 2013.
«
C’est une dernière chance qu’on leur donne. Il faut que chacun s’assume et assume ses responsabilités. Nous avons tous signé l’accord-cadre d’Addis-Abeba. En ce qui concerne l’Ouganda, nous disons que cet accord interdit à un pays de tolérer une force négative susceptible de nuire au voisin », a ajouté François Muamba, évoquant l’accord signé par onze pays africains pour la paix dans l’Est de la RDC.
« Initiative unilatérale »
La Direction de l’ex-mouvement rebelle accuse la CIRGL et le gouvernement congolais d’avoir pris des initiatives unilatérales auxquelles elles n’a pas été associée.
Le président de cette ex-rébellion, Bertrand Bisimwa, affirme que son mouvement a appris l’ultimatum de la CIRGL à travers les médias. «
En quoi allons-nous répondre à ce rapatriement auquel nous ne sommes pas associés ? », s’interroge-t-il.
Pour lui, le rapatriement des ex-combattants connaîtra certainement des difficultés, tant que le Gouvernement congolais et la CIRGL, s’adresseront aux individus en lieu et place des leaders.
Le président de l’ex-M23 dit toutefois avoir répondu à l’appel du Conseil de sécurité de l’ONU qui demande au leadership de cet ex-mouvement armé de s’impliquer dans le processus de mise en œuvre des déclarations de Nairobi dans lesquelles le mouvement rebelle s’était engagé à mettre fin à l’activisme militaire.
Un coordonnateur a même été nommé à cet effet, le 16 novembre dernier, a-t-il fait savoir.
Mais le Gouvernement congolais n’a jamais entériné cette nomination, a déploré Bertrand Bisimwa.
Alors le gouvernement congolais accuse les leaders de l’ex-M23 de manipuler leurs soldats pour qu’ils ne rentrent pas en RDC, Bertrand Bisimwa affirme que ces ex-combattants sont cantonnés dans un camp militaire à 600 km de la capitale ougandaise. A l’en croire, le leadership de l’ex-mouvement rebelle n’est pas autorisé à leur rendre visite.
Pour lui, en cas d’échec de ce processus, le gouvernement congolais en sera tenu pour seul responsable.