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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Economie

Crédit bancaire : la BCC relance la polémique

2014-03-16
16.03.2014 , Kinshasa
Economie
2014-03-16
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Les violons sont loin de s’accorder entre la Banque centrale du Congo (BCC) et les banques commerciales. Pomme de discorde : le taux d’intérêt. Jugé exorbitant, le taux appliqué par ces dernières avoisine les 20%, contrairement à celui de la BCC arrêté à 2% depuis novembre 2013. Les Congolais ont du mal à accéder au crédit bancaire.

Malgré l’embellie du cadre macroéconomique, marqué par un faible taux d’inflation, et l’accroissement du taux de bancarisation qui est passé du simple au triple, dépassant aujourd’hui la barre de 10%, les Congolais ont toujours du mal à accéder au crédit bancaire. Et pour cause. Les taux d’intérêt débiteurs exorbitants imposés par les banques commerciales.

Irritée, la Banque centrale du Congo (BCC) a levé le ton en rappelant à ces banques commerciales son exigence de voir celles-ci s’aligner sur son taux d’intérêt créditeur, considéré comme référentiel dans toute opération de crédit.

A la Troïka stratégique du gouvernement qui se réunit tous les lundis autour du Premier ministre ; réunion à laquelle prend également part le gouverneur de la Banque centrale du Congo, la question a été soulevée à maintes reprises. Mais la solution tarde cependant à venir. Tout récemment, la BCC, instruite entre-temps de ramener de l’ordre dans le secteur, est montée au créneau.

C’était sans compter avec la résistance des banques commerciales qui évoquent moult raisons pour gonfler leurs charges d’exploitation. D’où, le statu quo observé jusqu’à ce jour. En début de semaine, le président de l’Association congolaise des banques (ACB), également directeur général de la BIAC, Michel Losembe, a tenté, au micro de radio Okapi, de se repentir, prétextant que les Banques commerciales devaient se soumettre à la loi de l’offre et de la demande dans la fixation de leur taux d’intérêt débiteur.

Selon lui, les dépôts que récoltent les banques étant de loin inférieurs aux demandes de crédit du public, le seul instrument d’arbitrage reste le taux débiteur. Une lecture que ne partage pas la BCC qui, se référant à son taux d’intérêt créditeur et fort du faible taux d’inflation, estime que les banques joueraient à l’arnaque.

Entre l’institut d’émission et les banques commerciales de la place, les violons sont donc loin de s’accorder. Même démuni, l’institut d’émission n’est pas prêt à abdiquer. La BCC entend user de tous les moyens que lui confère la loi pour faire valoir son point de vue.

La partie est loin d’être gagnée d’avance ; les banques ayant juré, de leur côté, de faire valoir leur droit. Faut-il alors craindre un bras de fer entre la BCC et les banques commerciales ? En tout cas, on n’y est pas encore. Mais l’enlisement de la polémique pourrait déboucher sur un tel scénario.

LA RÉALITÉ DES FAITS

En réalité, les conditions que les banques commerciales imposent aux Congolais pour leur octroyer des crédits sont difficiles à remplir. Du fait de ces conditions, qui diffèrent selon que le crédit est sollicité en monnaie nationale ou en devise étrangère, les Congolais se trouvent exclus automatiquement de ce marché étriqué du crédit bancaire.

Comment dès lors comprendre que les Banques imposent un taux d’intérêt débiteur proche de 20%, selon le cas, alors que le taux de référence de la BCC ne dépasse pas les 2% ? Qu’est-ce qui fait gonfler donc les taux appliqués par les banques commerciales ? Ces questions valent leur pesant d’or en ce moment où tout le monde se félicite de l’éclosion de l’activité bancaire, le nombre de banques opérant légalement en RDC ayant passé en l’espace d’une décennie de 10 à 24. Avec tout ce qu’il y a comme services corollaires, comme le paiement par voie électrique.

Certes, l’activité est en pleine expansion, mais le public peine à bénéficier de cette embellie. L’explication tient à tous les verrous que les Banques ont mis en place pour exclure de leurs opérations un nombre important de Congolais.

Dans un autre registre, il faut reconnaître que la législation congolaise n’a pas prévu des allègements au profit des banques. Aussi, sont-elles exclues des avantages du Code des investissements. Elles doivent, par conséquent, se soumettre au système d’imposition appliqué aux entreprises ordinaires. Ce qui a pour conséquence de gonfler davantage leurs charges d’exploitation. N’ayant pas d’autres sources de revenus, elles agissent sur le taux d’intérêt débiteur pour soulager leurs comptes d’exploitation.

Autant dire que, même si la réaction de la BCC se justifie à maints égards, l’Etat congolais, particulièrement le gouvernement, a le devoir d’accompagner l’activité bancaire. Le premier pas serait notamment l’adoption d’un Code des investissements spécifiquement consacré au secteur bancaire. Ce document aura l’avantage non seulement d’alléger les charges des banques, mais il permettra aussi aux banques de se redéployer en provinces. Ce qui, à terme, va accroître le taux de bancarisation.

Il serait donc prématuré d’accuser directement les banques d’arnaque. Le débat est tel que le gouvernement doit prendre son courage entre les deux mains en mettant en place une législation qui permet aux banques de s’épanouir dans un environnement plus que jamais assaini et sécurisé. En attendant, il leur serait difficile de s’aligner sur le taux directeur de la BCC. Dans le cas contraire, ce serait le suicide pour la plupart d’entre elles.


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