La prostitution des femmes et filles constitue un problème sérieux en République démocratique du Congo (RDC), un pays post-conflit frappé par une forte crise socioéconomique, a déclaré Mme Astrid Malenga, responsable de l’Ong « Mama Boyambi », au cours d’un entretien mardi 27 octobre avec l’ACP.
Elle a indiqué que les adolescentes, qui gouttent de façon précoce au plaisir de la chair, se retrouvent parfois avec deux ou trois enfants indésirables avec lesquels, il faut composer pour le reste de la vie.
Selon Mme Malenga «
la prostitution qui déshumanise la femme n’est apparemment une préoccupation pour personne même pas pour les autorités du ministère en charge de la Femme, Famille et de l'Enfant ». Ces dernières, a-t-elle dit, ne s’intéressent qu’aux activités menées par des organisations féminines dans le cadre de la parité homme et femme et de la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre (VSBG), reléguant la question de la prostitution des femmes notamment des mineures au dernier plan.
Elle a souligné que le combat contre ce fléau est une démarche salutaire pour la restauration de la dignité de la femme en général et de la petite fille en particulier. Tony Kazadi, psychologue dans un centre d’encadrement des jeunes, a expliqué que le cas des mineures qui s’adonnent à la prostitution est souvent lié à la pauvreté familiale, aux mauvais conseils des amis ou encore à des prédispositions individuelles. «
Vous trouverez des filles et des femmes aux environs de 20 heures en tenue sexy le long de principales artères et devant les immeubles de certaines entreprises de la commune de la Gombe ainsi que dans quelques coins des communes de la capitale congolaise vendant leurs charmes à vil prix », a-t-il dit.
Il a lancé un appel aux autorités congolaises à agir pour sauver l’honneur de la femme et éviter la propagation de différentes maladies sexuellement transmissibles (MST).
Approchée, Elisabeth Kalenga, une orpheline de 17 ans, a regretté d’avoir embrassé précocement cette profession pour prendre en charge ses deux frères, en raison de leur abandon par les oncles et tantes paternels après le décès de leurs parents. «
Je dois sortir et passer des fois des nuits à la belle étoile pour ma survie et celle de mes deux jeunes frères qui, de leur côté, mendient autour et dans des marchés de la ville », a confié Mlle Kalenga.