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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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SCTP : les travailleurs dénoncent le démembrement de leur patrimoine

2015-10-28
28.10.2015 , Kinshasa
Société
2015-10-28
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Les travailleurs de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP ex. Onatra), à travers leur Intersyndicale, sont en colère contre le Gouvernement de la République. Selon eux, le premier "assassin" de leur entreprise n’est autre que le Gouvernement qui tient coûte que coûte à une réforme qu’ils qualifient d’irrégulière, tendant à entraîner le démembrement de leurs entités génératrices des recettes (ports de Matadi, Boma et Kinshasa ainsi que le chemin de fer Matadi-Kinshasa). Ce cri de détresse a été lancé à l’endroit du Gouvernement au cours d’un rassemblement des travailleurs tenu devant le bâtiment administratif de cette Société des transports.

Le président  de l’Intersyndicale, Lambert Osango, dit que l’intention de vouloir sacrifier l’ex. Onatra est bien visible à travers des contrastes suivants : "le Gouvernement, il y a trois ans, avait résolu d’instituer une Redevance logistique terrestre [RLT] qui est perçue au niveau des ports maritimes et les fruits de cette redevance devraient être destinés à la relance du chemin de fer Matadi-Kinshasa et pallier certaines insuffisances au niveau des infrastructures et autres matériels des ports de Matadi et Boma".

Et depuis trois ans, poursuit-il, "la collecte de cette redevance s’effectue et le minima que nous pouvons donner aujourd’hui, c’est les 40 millions récoltés". 

Cette somme, indique-t-il, au lieu de servir au redressement de la SCTP, suit un autre chemin, un paradoxe que le syndicaliste Osango regrette farouchement. "Parce que les membres du Gouvernement ont le pouvoir de décider du décaissement de cet argent. 10 millions ont été mis à la faveur de la Société nationale d’aviation Congo Airways [4 millions décaissés et puis un autre supplément de 6 millions].

Aujourd’hui, le capital social de cette société se chiffre à 10 millions. Pendant ce temps, la SCTP croupit dans la misère. Elle est en difficulté et obligée de louer des engins de manutention (auto-grues) auprès de ses concurrents, au niveau des ports maritimes alors qu’une autogrue coûterait la pièce à 300.000 euros".

"Comment une société qui dispose d’une enveloppe de plus de 40 millions USD doit être obligée par le Gouvernement de louer une autogrue auprès des sociétés concurrentes et ne pas être en mesure de s’acheter ses propres engins, en vue de définir sa politique d’exploitation ? S’interroge le président de l’Intersyndicale nationale qui poursuit en disant « nous trouvons que c’est un paradoxe qui justifie que dans le chef des gouvernants, il n’y a pas une volonté de permettre à l’ex. Onatra de bénéficier de ses ressources pour se refaire une bonne santé ».

Les syndicalistes épinglent entre autres, entraves au redécollage de la Société, c’est qu’au niveau du bief maritime, les espaces sont cédés aux privés. ‘’Ces privés érigent des ports qui vont commencer à fonctionner, alors qu’il existe des textes qui obligent le ministère des Transports et Voies de Communication à instituer le statut de l’autorité portuaire à la SCTP. Rien n’est fait jusqu’à ce jour. Le moment venu comment sera organisé le trafic à ce niveau-là? « Ne risquerons-nous pas d’assister à une concurrence déloyale, à une compétitivité anarchique »? ‘’Ce n’est pas normal dans un pays organisé, déplore l’intersyndicale. Il est temps de tirer la sonnette d’alarme dans l’intérêt de la Société’’, martèlent les travailleurs.

Reconsidérer l’Appel d’offres

Les agents et cadres de la SCTP, représentés par l’Intersyndicale demandent au Gouvernement de reconsidérer l’appel d’offres lancé dernièrement pour recruter ceux qui voudront bien soumissionner. Tout simplement, parce que les préalables ne sont pas réunis parmi lesquels, celui lié à une évaluation exhaustive du patrimoine de la société. Ce qui n’est pas fait jusqu’à ce jour.

Ensuite, à la Primature, devant les conseillers du Premier ministre, le secrétaire exécutif du COPIREP a même reconnu que "c’est un travail qui venait de commencer". Le deuxième préalable se rapporte au respect de droits des travailleurs et autres avantages sociaux. C’est ce volet qui intéresse prioritairement les syndicats, "qui doivent s’asseoir autour d’une table avec l’employeur et le Gouvernement pour véritablement définir, calculer et dégager ce qu’il convient d’appeler la dette sociale. Ce travail n’a jamais été effectué et à ce jour, disent-ils, nous ignorons les chiffres qui sont repris dans ce que le Gouvernement voulait confectionner comme cahier des charges".

Les syndicalistes estiment que le Gouvernement a le devoir de créer des emplois pour assurer le bien-être de ses concitoyens et non d’en réduire pour accentuer la pauvreté.

En clair, les partenaires sociaux n’ont pas été impliqués dans le processus, comme édicté dans l’article 12 de la loi n°08/008 du 15 juillet 2008.

Cette disposition énonce que les syndicats devraient se retrouver au niveau du Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques, qui doit mener des études tenant compte des droits de toutes les parties.

Malheureusement, le travail se poursuit sans l’implication des syndicats. "Nous avons les droits et les devoirs de réunir les travailleurs pour leur dire clairement que le moment n’est pas là. Nous n’allons pas céder à une quelconque anarchie, à une violation des droits légitimes nous reconnus et que le Gouvernement se doit plutôt de reconsidérer son appel d’offres, rouvrir les négociations pour que tout le travail s’effectue dans le respect des textes", alerte Lambert Osango.

Par ailleurs, les travailleurs de la SCTP informent l’opinion qu’ils ne sont pas contre la réforme, mais plutôt contre le démembrement de leur société. "Le démembrement de leur entreprise n’est pas à l’ordre du jour, indiquent-ils. Ce n’est pas non plus la réforme. Que le Gouvernement ouvre des parts aux privés et que ces derniers viennent négocier avec les organes statutaires [Assemblée générale, Conseil d’administration, Direction générale]. Il n’est pas normal que le Gouvernement négocie à leur place.

Le banc syndical de la SCTP ainsi que les experts du Copirep se sont fixé encore rendez-vous ce jeudi à la Primature pour tirer les choses au clair. Dans l’entre-temps, les syndicalistes invitent les travailleurs à un autre rassemblement ce vendredi pour les tenir au courant des conclusions qui sortiront de ces négociations.


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