Gouvernement: Quelle taille pour l'exécutif de Judith Suminwa ?

Combien de ministres faut-il pour la Première ministre Judith Suminwa Tuluka au regard des défis à relever, de l’immensité du pays et des ambitions des uns et des autres au sein de la nouvelle majorité parlementaire ?

C’est la question qui se pose avec acuité dans le microcosme politique de la République Démocratique du Congo (RDC) à l’annonce du début des consultations politiques avec les délégations des regroupements politiques composant la majorité parlementaire par la Première Ministre pour la formation du futur Gouvernement. Bien que les échanges tournent autour des profils et critères pour leur désignation, la taille et leur nombre sont sujets à polémique.

« Les États-Unis d’Amérique font trois à quatre fois la taille de la RDC. Les États-Unis fonctionnent avec 19 secrétaires d’État (Ndlr : ministres). Il n’y a donc pas de lien entre la taille du pays et le nombre des ministères », a écrit Noël Kabamba Tshiani Muadiamvita sur son compte X, un réseau social très prisé par les politiques. Avant que le candidat aux élections présidentielles de 2018 et 2023 et ancien cadre à la Banque mondiale en tant que Directeur-pays et chef de mission pour le développement du secteur privé et financier n’enfonce le clou : » A mon avis, il faut faire le Gouvernement en fonction des défis à relever et des compétences requises pour relever ces défis. La RDC n’est pas un gâteau que les politiciens égoïstes doivent se partager entre eux et leurs familles. Les gouvernements éléphantesques du passé n’ont pas satisfait aux besoins primaires de la population et n’ont pas développé le pays. Bien au contraire, ils ont appauvri le pays et la population. Faisons les choses autrement. Réduisons la taille du Gouvernement pour épargner de l’argent à investir dans des projets ayant un impact sur le vécu quotidien de la population ».

Les passions de la taille du Gouvernement, est un débat inutile, pense un autre son de cloche sur l’avenue Croix-Rouge dans la commune de Barumbu.

« Le Gouvernement Ougandais compte 80 membres mais c’est le pays le plus développé après le Kenya en Afrique de l’Est. Le Gouvernement Somalien avec 25 membres siège au Kenya. Tout est question de management et lead », a fait savoir Billy Kambale, né Billy Eraston Kambale Tsongo, ministre honoraire de la Jeunesse et initiation à la nouvelle citoyenneté du Gouvernement Ilunga Ilunkamba. Le problème, a ajouté l’actuelle cheville ouvrière de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC, de Vital Kamerhe), se sont les administrations de ces ministères car en cas de fusion, celles-ci ne seront pas concernées.

« Même si on a 10 ministères, on aura toujours une soixantaine de Secrétariats généraux. Il y a un problème de connaissance du fonctionnement de notre pays par les citoyens », a-t-il écrit à son tour sur X. A l’honorable Jean-Marc Kabund de réagir sur la page de l’ancien Président de la Ligue des jeunes de l’UNC.

« Mon frère Billy Kambale, ce n’est pas un faux débat parce qu’avec un nombre réduit des Ministres mais efficaces, cela va soulager le Budget national, surtout dans un pays pauvre et en guerre comme le nôtre », a écrit depuis sa cellule de prison le Président de l’Alliance pour le Changement (A.Ch). Jean-Marc Kabund est allé loin dans sa réplique en donnant quelques avantages dans le contexte de la RDC de réduire le nombre de Ministres ou Ministères : 1) Efficacité : Un Gouvernement avec un nombre réduit de Ministres peut prendre des décisions plus rapidement et de manière plus efficace, en évitant les lourdeurs bureaucratiques ; 2) Réduction des coûts : Moins de Ministres signifient moins de salaires, d’avantages et de dépenses liées à l’administration gouvernementale. Cela peut permettre une allocation plus efficace des ressources financières limitées vers des domaines prioritaires tels que l’éducation, la santé et la défense…; 3) Focus sur les priorités : Un Gouvernement avec un nombre restreint de Ministres peut se concentrer sur un nombre limité de priorités nationales, ce qui facilite la coordination des politiques et des programmes pour atteindre des objectifs spécifiques, comme la reconstruction post-conflit ou la réduction de la pauvreté, et enfin ; 4) Transparence et responsabilité : Un Gouvernement avec un nombre réduit de Ministres peut favoriser une meilleure transparence et une plus grande responsabilité, car il est plus facile pour le public de suivre les actions et les performances de chaque Ministre.

Donc, pour l’ancien speaker de la chambre basse du Parlement de la RDC, avoir un nombre restreint de Ministres dans un Gouvernement d’un pays pauvre et en guerre peut favoriser l’efficacité, la transparence et tout en permettant une utilisation plus efficace des ressources limitées pour répondre aux besoins prioritaires de la population. Qu’en pensez-vous ?