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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 02 mai 2024
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Société

Nord-Kivu : Les Wazalendo sont-ils devenus indésirables ?

2024-04-12
12.04.2024
Provinces
2024-04-12
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Depuis plusieurs jours, une frustration gagne les cœurs des habitants de Goma, Kalehe et Nyiragongo. Face à une insécurité grandissante et à l’absence d’une politique claire de sécurisation de la part des autorités et des services de sécurité, les Congolais se sentent dépassés par les cas de tueries et de vols, n’hésitant pas un seul instant à blâmer les Wazalendo, qu’ils estiment être à l’origine de cette situation.

Mais pourquoi ?

Depuis le début de la guerre du M23, spécialement après la chute des entités comme Kitshanga, Mweso et Kilolirwe, de nombreux jeunes se déclarant patriotes ont pris les armes dans le but premier de lutter contre la menace de l’envahisseur. Une décision courageuse saluée par toute la nation. Ces jeunes ayant pris les armes ont défendu plusieurs villages où l’ennemi voulait progresser, face à une armée nationale qui peine encore à se trouver sur le champ de bataille. Grâce aux Wazalendo, les cités de Sake, Bweremana, Minova ont résisté, de même que Rubaya, Bihambwe, etc. Cela mérite une reconnaissance de tous.

Cependant, alors que la population de Sake a fui suite à l’occupation des collines surplombant la cité par le M23, de nombreux jeunes armés sont venus jusqu’à Goma dans le but de défendre la ville contre toute attaque des rebelles.

La première erreur des autorités réside dans leur incapacité à distinguer clairement les vrais Wazalendo restés au front des bandits de grand chemin se cachant sous le sobriquet de Wazalendo et des jeunes de bonne foi ayant décidé de servir la patrie. Toutefois, ceux qui maîtrisent la question sécuritaire dans la région vous diront que les vrais Wazalendo sont au front. Face à cette confusion, certains groupes Wazalendo ont décidé de résoudre le mystère en fournissant des insignes pour différencier leurs unités des intrus. Une bonne initiative, mais qui n’a pas été suivie à la lettre.

Dans les camps de déplacés, par exemple, le nombre de jeunes armés sans affiliation claire est élevé. Il n’est pas rare de voir un jeune armé de manière informelle, incapable de prouver son appartenance à une unité spécifique. Face à cette impasse et à l’incapacité des autorités à contrôler ce mouvement, ceux qui disposaient d’armes auparavant en profitent pour circuler librement avec leurs armes, se faisant passer pour des Wazalendo.

Profitant de cette confusion, les ennemis de la paix opèrent déjà à Mugunga, en passant par le lac Vert, Kyeshero, Ndosho, Ngangi, Majengo, Katoyi, Kilijiwe, et la population ne cesse de décrier les traitements dégradants dont elle est victime de la part de ces hommes en armes aux heures vespérales. Face à une police dépourvue des moyens nécessaires, les bandits opèrent désormais avec une facilité sans précédent. Disposant aujourd’hui d’une mobilité sans égale et d’un semblant de patriotisme, ces derniers peuvent commettre n’importe quel crime à n’importe quel moment, sachant qu’ils ne seront pas poursuivis en raison des retards des forces de l’ordre, faute de moyens de transport adéquats.

Bien que la plupart des crimes qui ont soulevé l’indignation se produisent à des endroits fréquentés, comme le meurtre d’un chauffeur du CICR fin mars 2024 au rond-point Mutinga et celui de sept personnes le 10 avril 2024, les caméras de surveillance ne permettent pas d’identifier les assaillants.

Pendant ce temps, la population vit dans l’incertitude.

Face à la multiplication des crimes, la population commence à remplacer les services de sécurité et judiciaire. Au mois de février 2024, au camp de Lushagala, après le meurtre d’un de leurs membres, les déplacés de guerre avaient décidé de rendre justice en capturant l’auteur présumé du forfait (un présumé Wazalendo), dont le corps avait été brûlé avant que des actes de cannibalisme ne soient perpétrés sur son corps.

À Ndosho, des jeunes en colère ont maîtrisé un autre présumé Wazalendo, qui avec sa bande volait les biens des passants sur l’avenue Kako, dans la nuit du mardi au mercredi 10 avril 2024.

Quelle est la solution à cette situation ?

En attendant que les autorités prennent des mesures, certains groupes Wazalendo, fatigués d’être associés à des actes qu’ils ne cautionnent pas, ont pris des mesures. C’est le cas du groupe Apcls. Dans un communiqué publié mercredi dernier, le responsable militaire a interdit tout vagabondage de ses hommes à Goma avec des armes. Il a instruit les responsables de différentes unités de ne pas autoriser des mouvements de troupes dans des zones surpeuplées sans autorisation préalable.

Malgré cette mesure du groupe Apcls, d’autres mouvements ont gardé le silence, préférant laisser leurs hommes circuler librement.

Alors que la menace plane sur Goma, certains Congolais estiment que la montée de l’insécurité dans la ville découle d’un plan de l’ennemi visant à semer le chaos dans le chef-lieu du Nord-Kivu. Pour Asifiwe Kikobya, cette insécurité est : « L’œuvre de Kagame, voulant créer le chaos pour retourner la population contre ses autorités et faciliter l’entrée des rebelles à Goma ».

Face à ce tableau sombre, Mubaya Nickson pense que l’insécurité à Goma est le résultat de la distribution irresponsable des armes à n’importe qui et n’importe comment, sans tenir compte de leur encadrement. Il identifie trois problèmes majeurs :

- Les Wazalendo, sans salaire, mais armés jusqu’aux dents, sans éthique ni formation préalable.
- Les Militaires : dotés, formés, mais avec un salaire dérisoire, sans tenir compte du coût de la vie, alors qu’ils sont également pères de famille.
- Infiltration des bandits déguisés en Wazalendo.

Au regard de tous ces défis et en attendant l’amélioration des conditions de vie des militaires et des Wazalendo, Chesar Obrigado pense que le moment est venu pour que:

« Les autorités repensent sérieusement les systèmes de sécurisation de la ville. Sinon, elles facilitent le travail de l’ennemi qui rode autour de Goma. L’ennemi cherche à fatiguer les consciences de la population pour faciliter un accueil triomphal comme sauveur d’un peuple délaissé par ses autorités. Voilà ce qui se passe dans cette ville » dit-il

Pierre Musafiri, de son côté, pense que: « La solution à la crise actuelle est la démilitarisation de la ville et l’interdiction par les FARDC de permettre à ces jeunes armés d’entrer dans la ville. Si l’on exécute cela, tout bandit qui sera vu avec une arme subira le même châtiment que les terroristes du M23 », conseille-t-il.

En attendant l’application de toutes ces stratégies sus-mentionnées, il n’est pas sage pour la population d’effacer de sa mémoire les efforts fournis par plusieurs jeunes patriotes ayant perdu leurs vies sur les champs de bataille en luttant contre la progression de l’ennemi dans plusieurs entités du Nord-Kivu. Des vrais Wazalendo existent et mettent quotidiennement leur vie en danger à Saké, Bukombo, Bweremana, Bihambwe, Walikale, Nyiragongo et dans d’autres entités qui ne sont pas citées.

 


Kivu Morning Post / MCP, via mediacongo.net
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Ananie @X6KI67R   Message  - Publié le 12.04.2024 à 17:40
Valider de combattre aux côtés des personnes armées sans aucune formation militaire, patriotes qu'elles soient est du faux. Qu'est-ce que ça coutait aux autorités de mettre ces jeunes dans un centre de recyclage, les identifier avant de leur accorder se joindre aux efforts des FARDC? 2° - Que pensons nous de l'avenir de quelqu'un qui combat sans salaire, sans ration mais qui doit survivre et qui doit faire vivre sa famille pour une bonne partie de ces compatriotes? Nous sommes conscients de leur apport sur la ligne de front, mais aussi les morts inutiles qu'ils ont causé dans la paisible population qui quelques fois contribue à volonté à leur prise en charge.

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