Culture
Le Kikongo ya Leta ou le "mono kutuba" c’est ce Kikongo véhiculaire fabriqué à partir du Kikongo original par les Belges (administrateurs coloniaux et missionnaires). Si celui-ci est encore parlé dans les grandes villes et centres urbains tels que Matadi, Boma et Muanda ainsi qu’au Bandundu, le Kikongo originel est en perte de vitesse pour la bonne et simple raison qu’il est parlé de moins en moins dans le Kongo-Central en faveur du Lingala envahissant.
C’est étonnant que le Lingala soit parlé et même adulé jusque dans les villages les plus reculés, loin des villes et des voies de communication. Dans certains villages, le moment n’est plus loin où l’on verra des problèmes d’une importance capitale, comme l’arrangement des mariages, les cérémonies funéraires ou encore des questions de terre, se traiter en Lingala, bafouant ainsi leur propre langue.
Que disent ceux qui gouvernent la province ? Le gouvernement provincial et l’Assemblée provinciale ont réellement du pain sur la planche. Mais la question doit aussi intéresser les églises, les associations sans but lucratif, les acteurs culturels, les administrations locales, bref, le peuple Kongo tout entier.
Il est fort dommage que pendant les 32 longues années qu’a duré la dictature du maréchal Mobutu Sese Seko, le Lingala a été imposé grâce à l’ » animation politique « , à la musique (profane et chrétienne) et même à la présence de ceux qui dirigeaient les territoires, les districts et la province. Tous non originaires, ceux-ci préféraient s’exprimer en Lingala que dans la langue du coin, contrairement aux habitudes des Blancs (administrateurs et missionnaires catholiques comme protestants) qui préféraient pénétrer la langue du lieu où ils exerçaient leur mission.
Il s’avère que les Bakongo aussi ont un faible pour le Lingala, au détriment de leur propre langue, à Kinshasa comme chez eux au pays. Et pourtant, depuis l’école maternelle et primaire, l’enseignement devait être donné dans la langue maternelle avec un début de français, la langue officielle. Malheureusement, on trouve aujourd’hui des enseignants de ce niveau de l’Eps-Inc qui ne s’expriment qu’en Lingala et qui répugnent le Kikongo original et même le Kikongo ya Leta.
Dans les grandes villes de la province, on taxe de tribalistes ceux qui essaient d’imposer la langue Kikongo. Pendant que la Constitution du 18 février 2006, en son article premier, dit expressément que l’Etat doit assurer la promotion des quatre langues nationales à savoir le Kikongo, le Lingala, le Shwahili et le Tshiluba, il n’est donc pas normal que le Kikongo soit ainsi déprécié.
Il en est de même pour le Kikongo des Bakongo (originel), la loi fondamentale stipule à la fin de l’article évoqué ci-haut ce qui suit : » Les autres langues du pays font partie du patrimoine culturel congolais dont l’Etat assure la protection « . Mais en plus des autres, ce sont les originaires du Kongo-Central habitant la province, la capitale Kinshasa ou ailleurs qui prêtent le flanc aux détracteurs de cette langue. Ce sont eux-mêmes qui étouffent leur propre patrimoine culturel.
De là, à reconnaitre que le Kikongo est en perte de vitesse, il n’y a qu’un pas vite franchi. Allègrement.
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