Religion
Contrairement au programme établi par le bureau du chef spirituel de l’Eglise kimbanguiste, le corps de Mme Pauline Nsalulu à Kanda n’a pas pu être exposé au centre d’accueil dans la commune de Kasa-Vubu. A la base de ce rendez-vous manqué, le refus du groupe de Monkoto qui a carrément décidé de s’occuper de « son deuil ». C’est désormais à un endroit autre que le centre d’accueil que sera exposée la dépouille mortelle tandis que l’enterrement pourrait intervenir à Kasangulu dans le Bas-Congo. Ceux qui misaient sur un possible rapprochement entre les « frères ennemis » de l’Eglise kimbanguiste à l’occasion de la mort de Pauline Nsalulu ont tout simplement perdu leur pari.
Le dialogue de sourds au centre de la levée des boucliers
Mais, que s’est-il donc passé ? A en croire nos sources, dès qu’il avait appris le décès de sa maman, un fils Kisolokele et donc du groupe de Monkoto, aurait appelé un proche de papa Simon Kimbangu, chef spirituel de l’Eglise kimbanguiste, pour solliciter l’assistance de l’Eglise afin que la défunte soit inhumée à N’Kamba où sa place a déjà été préparée. C’est comme ça qu’un programme fut mis sur pied pour que le deuil se tienne au centre d’accueil de Kasa-Vubu, samedi et dimanche dernier, avant le départ pour la « Cité sainte » à N’Kamba, dans le Bas-Congo, qui devrait intervenir aujourd’hui. C’est justement à propos de ce déplacement que les « frère ennemis » se sont empoignés.
En fait de programme, il était prévu que les dissidents de Monkoto prennent part au deuil durant deux jours au centre d’accueil kimbanguiste à Kasa-Vubu, mais que seulement deux d’entre eux, un fils Kisolokele et une fille Diangienda accompagnent le corps à N’Kamba. Raison avancée, le groupe de Monkoto est en disgrâce au sein de l’Eglise. Mais, pour le groupe visé, tous les petits-fils du prophète Simon Kimbangu devraient être de la partie, sans oublier leurs gardes. C’est ce dialogue de sourds qui a tout fait capoter. Or, confie-t-on, tout avait été mis en oeuvre du côté de Monkoto, il y a plusieurs mois, pour éviter que Pauline Nsalulu ne se rende à N’Kamba où elle était attendue.
La guerre relancée de plus belle entre les « frères-ennemis »
La mauvaise partition est venue du groupe de Monkoto. Car, dès samedi matin, toute une émission de télévision a été organisée pour indiquer que N’Kamba n’avait pas le droit d’organiser ce deuil revenant de droit aux familles Kisolokele et Diangienda et donc au groupe précité. Du coup, plutôt que de faciliter le rapprochement entre les deux camps, la mort de l’épouse de papa Kisolokele accentue le conflit. Le groupe de Monkoto, face à son exigence rejetée, revendique le deuil de « sa maman »,décide d’organiser son deuil ailleurs qu’au centre d’accueil de Kasa-Vubu et envisage d’enterrer Pauline Nsalulu à Kanda à Kasangulu. Le mausolée préparé à N’Kamba, aux côtés des épouses Diangienda et Dialungana et de trois fils du prophète Simon Kimbangu reste donc vide.
Jusque hier dimanche soir, le dialogue des sourds s’est maintenu et rien n’indiquait que les violons pouvaient encore s’accorder. Bien au contraire, l’écart a été profondément creusé et la guerre totalement relancée. Alors qu’une de rares occasions s’est présentée aux kimbanguistes pour peut-être mettre un terme à la campagne d’injures en attendant le rapprochement souhaité. Si effectivement, Pauline Nsalulu à Kanda est enterrée à Kasangulu, il faudra encore attendre longtemps, voir très longtemps, pour espérer une possible réconciliation. D’ailleurs, redoutent la plupart des observateurs, le pire est à craindre entre ceux qui se réclament de la même doctrine.
Comment départager finalement les camps kimbanguistes ?
C’est la principale question que se posent certains analystes au regard de ce qui apparaît, dans le conflit kimbanguiste, comme le point de non retour. Car, dans les deux camps, il existe des extrémistes qui tirent profit de la situation, tirent les ficelles dans l’ombre. Faudra-t-il, enfin de compte, se résoudre à admettre deux églises pour en finir avec ce conflit ? Dans ce cas, conformément à la loi, deux églises ne peuvent pas porter la même dénomination. Ce qui devrait pousser le groupe de Monkoto à choisir une autre appellation pour permettre de distinguer clairement les deux églises.
C’est sur cette voie que se trouvait le Pr Emmanuel Luzolo Bambi Lesa, alors ministre de la Justice et garde des sceaux. Ce qui lui avait valu des injures provenant du groupe de Monkoto. D’ailleurs, dans ce camp, on prétend même que ce ministre avait perdu son poste à cause de ce dossier. Vrai ou faux ? Toujours est-il que l’Etat devra, tôt ou tard, sonner la fin de la récréation, surtout que le conflit kimbanguiste a traversé les frontières nationales pour se situer en Angola, au Congo-Brazzaville, en Europe et ailleurs. Et le ton pour ramener l’ordre doit partir du Congo-Kinshasa.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Les plus commentés
Politique Fervent Kabiliste jusqu'il y a peu, Henry Magie rejoint Nangaa et l'AFC dans la rébellion
28.03.2024, 14 commentairesPolitique Agression rwandaise : « Un jour d’une manière ou d’une autre, tout ceci s’arrêtera » (Félix Tshisekedi)
26.03.2024, 8 commentairesAfrique Pour Paul Kagame, l’armée sud-africaine ne devrait pas combattre le M23 « qui défend ses droits »
27.03.2024, 7 commentairesPolitique Diplomatie : Félix Tshisekedi en visite de travail à Lomé ce mercredi
27.03.2024, 6 commentaires
Ils nous font confiance