Provinces
La circulation a été paralysée ce matin sur le tronçon allant de rond-point SGA au rond-point Combattant dans la commune de la Makiso, au centre-ville de Kisangani.
Les élèves et membres de l’établissement scolaire Espoir de sourds se sont imposés ce jeudi matin, bloquant la rue pour y percevoir de l’aide financière à l’issue du décès d’un des leurs.
L’on pourrait observer de part et d’autres des chaînes de véhicules et motos bloquées et obligées de payer quelque chose avant de passer.
Ceux-ci, au lieu de demander, imposent plutôt aux passants de donner coûte que coûte quelque chose sous peine d’y traîner sans passer ou de faire un demi-tour pour passer ailleurs.
Cette pratique est aussi visible dans plusieurs quartiers de la ville de Kisangani. Lorsqu’une personne décède, les jeunes de quartier barricadent la rue, munis de la photo du défunt, pour y percevoir de l’argent. Le montant dépend du donateur : 200 fC, 500 fC, ou plus.
Ceci au départ un acte de volonté, mais revêt d’ores et déjà un caractère obligatoire : les passants doivent payer. Ils vont loin jusqu’à marquer les signes sur les engins pour identifier ceux qui ont déjà payé de ceux qui ne l’ont pas.
Est-ce un acte de droit ou de volonté ?
Un Juriste sous l’anonymat opine sur la question : « à ma connaissance, il n’y a aucune loi qui autorise les gens de bloquer la voie publique et y percevoir de l’argent pour cette fin. C’est juste une pratique qui devient presque une coutume de chez nous. Ces gens-là doivent, au lieu d’obliger, solliciter plutôt la bienveillance des passants, fondée sur la volonté de donner ou de ne pas donner », a-t-il signifié.
Cette pratique cause du préjudice dans le chef des taximen, des clients, des privés, etc.
« Nous les taximen utilisons le facteur temps. Imagine, ces gens-là bloquent la circulation et nous retardent dans la course… Au lieu de demander calmement, ils nous exigent de donner comme si c’était un droit », a déclaré un taximan.
Monsieur Roger, accompagnant ses enfants à l’école, s’est confié à KIS24 en ces termes : « La rue est quand même une voie publique que n’importe qui ne peut se réveiller un bon matin, quelle que soit sa raison pour la barricader. Voilà, je traîne ici avec mes enfants à bord de la jeep, qui doivent arriver à l’école avant 7 h 30’ pas parce que je manque quoi leur donner, mais parce que ces gens-là font des longues discussions avec ceux qui sont avant moi… Avant que cette pratique engendre des dégâts, nous demandons aux autorités urbaines de réfléchir déjà sur la question », a-t-il dit.
Précisons que cette pratique, bien que profitable à la famille du défunt, constitue un manque à gagner pour les tiers, surtout pour les cas d’urgence : les ambulanciers, les camions d’intervention rapide de la police, et autres.
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