En RDC, le procès de l'assassinat des activistes des droits de l'homme, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana connaît de nouveaux rebondissements. Jeudi, à la dernière audience, la Haute cour militaire a entendu un témoin clé dans ce dossier, Kalala Kalao, l'ancien chauffeur civil du principal accusé, le colonel Daniel Mukalayi. Selon lui, une troisième personne aurait été tuée le même soir. Ce lundi, la cour devra tenter d'éclaircir ces nouveaux éléments.
Ce lundi, la cour va revenir sur les révélations d'un témoin clé dans l'affaire Chebeya. Jeudi dernier, Kalala Kalao a en effet affirmé avoir vu Floribert Chebeya dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale et avoir entendu certains ordres donnés sur place par le colonel Mukalayi avant d'être congédié par son patron. Ensuite, appelé à la résidence du colonel Mukalayi tard dans la nuit, le chauffeur apprendra de la bouche des policiers venus le chercher toute l'affaire de l'assassinat des deux activistes des droits de l'homme, ainsi que d'un troisième homme.
Ce soir là, il y aurait eu donc trois victimes, au lieu de deux, à l’Inspection générale de la police. A savoir, Floribert Chebeya, dont le cadavre avait été retrouvé à Mitendi, sur la route du Bas-Congo, Fidèle Bazana, son compagnon d’infortune enseveli peut-être dans une ferme pas très loin de là, et un autre corps enterré ou jeté dans le fleuve Congo à Kinsuka.
Ces faits sont contenus dans le récit fait à Kalala Kalao par des policiers du bataillon « Simba » qui auraient participé à l’assassinat des activistes des droits de l’homme. Ces policiers ont été cités par l’ancien chauffeur civil du colonel Mukalay, vraisemblablement au fait d’un certain nombre de détails dans cette affaire Chebeya.
Kalala Kalao a livré à la Haute cour militaire les noms de ces supposés complices de Daniel Mukalay et, pour certains, les lieux de leurs affectations actuelles. Ils pourront alors éclairer les juges sur la troisième victime, un témoin gênant qui serait arrivé sur les lieux du crime par inadvertance.
Le très méthodique colonel Ekofo, juge président, et le colonel Likulia, très inquisiteur dans son rôle de représentant du ministère public, vont certainement exploiter tous ces nouveaux indices pour éclairer ce dossier qui a souillé la République démocratique du Congo.