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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 02 mai 2024
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Risque de récession mondiale : le FMI alerte sur les conséquences pour les pays émergents et en développement

2022-10-14
14.10.2022
2022-10-14
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Joe Biden, président des Etats-Unis d'Amérique

Alors qu’elle atteint actuellement des niveaux records dans certaines régions, l’inflation malmène l’ensemble des économies de la planète, y compris la première économie mondiale. Après des mois de dénégation, le président américain Joe Biden a évoqué pour la première fois la possibilité d’une « très légère récession » pour son pays. Le même jour, le FMI publie un rapport dans lequel il affirme que l’activité économique mondiale se rapproche un peu plus de la récession, avec de graves conséquences pour nombre de pays émergents et en développement. Analyse.

« S'il y en a une, ce sera une très légère récession. C'est possible, je ne l'anticipe pas », a affirmé le président américain Joe Biden lors d’une interview accordée ce mardi 11 octobre à nos confrères de la chaîne CNN, à la Maison-Blanche, à Washington, aux Etats-Unis. Le simple fait, pour le président Biden, d’admettre qu’une récession est possible pour l’économie américaine, constitue un important changement de ton. Cet été encore en effet, il répétait à l’envi que les Etats-Unis n’étaient pas en récession. L’infléchissement du discours du président américain intervient dans un contexte politique délicat, puisqu’il va devoir batailler lors des élections de mi-mandat du 8 novembre prochain, s’il veut conserver une majorité au Sénat et à la Chambre des représentants. Mais surtout, cet infléchissement coïncide avec des prévisions qui s’assombrissent pour l’économie mondiale.

Un tiers de l’économie mondiale concernée par une nette contraction

Ce même mardi 11 octobre, le Fonds monétaire international (FMI) a effectivement publié des prévisions très pessimistes : alors qu’elle était de 6% en 2021, la croissance mondiale ne devrait être que de 3,2% cette année, et de 2,7% seulement l’année prochaine. « Il s’agit du profil de croissance le plus morose depuis 2001, si l’on excepte la crise financière mondiale et le pic de la pandémie de COVID-19 », précisent les experts du FMI. Avec une inflation qui atteint actuellement des niveaux inégalés depuis plusieurs décennies, c’est à un ralentissement général de l’activité économique mondiale que l’on assiste. Et selon les experts du Fonds, les facteurs qui pèsent le plus lourdement sur les perspectives actuelles sont la crise du coût de la vie, le durcissement des conditions financières dans la plupart des régions, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les effets persistants de la pandémie de COVID-19.

C’est donc près d’un tiers de l’économie mondiale qui pourrait être concernée par une très nette contraction en 2022 ou en 2023. « Il existe une probabilité de 25% que l'économie mondiale ne progresse que de 2%, ou moins, l'année prochaine », a déclaré à l'AFP le chef-économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas. Et pour le chef-économiste du FMI, « le pire est à venir ». Ce ralentissement économique devrait toucher l’ensemble des pays riches. La croissance américaine par exemple a ainsi été révisée à 1,6% pour 2022, alors qu’en juillet dernier encore, elle était estimée à 2,3%. Et selon le FMI, la situation pourrait être encore plus difficile aux Etats-Unis en 2023, puisque le Fonds table sur 1% de croissance seulement. Avec un pouvoir d’achat affaibli par l’inflation, la consommation américaine est en berne. Le PIB, le produit intérieur brut, y est passé de 5,7% en 2021, à 1,6% en 2022. Et selon les projections du FMI, il pourrait n’être que de 1% en 2023.

Dans la zone euro, la croissance devrait atteindre 3,1% cette année, mieux qu’attendu en juillet (+0,5 point). L’économie de la zone euro pourrait donc résister mieux que prévu, et ce grâce au dynamisme du secteur des services, en particulier le tourisme en Espagne et en Italie. En revanche, le Fonds prévoit une récession en 2023, avec une croissance estimée à seulement 0,5%, soit 0,7 point de moins par rapport aux prévisions de juillet dernier. Et pour des pays comme l’Allemagne et l’Italie, les prévisions de croissance de -0,3% et -0,2% respectivement, laissent penser qu’une récession est inévitable en 2023. Avec une prévision de croissance de 0,7%, la France quant à elle pourrait espérer une situation nettement moins catastrophique. Deuxième puissance économique mondiale, la Chine pourrait de son côté vivre une année 2022 qui serait la pire depuis plus de 40 ans, à l’exception là aussi de la pandémie de COVID-19 en 2020. La croissance chinoise devrait être de 3,2% cette année, avant une légère amélioration à 4,4% en 2023.

Une croissance ralentie en Afrique subsaharienne

Les trois locomotives mondiales que sont la Chine, l’Europe et les Etats-Unis, connaissent donc un important ralentissement dû en particulier à l’effet d’une inflation persistante. Celle-ci touche également les autres économies avancées, mais davantage encore les pays émergents et en développement. Une inflation qui pourrait atteindre cette année 8,8% en moyenne au niveau mondial, soit 0,5 point en plus par rapport aux prévisions de juillet. Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales publié en juin dernier, la Banque mondiale tirait déjà la sonnette d’alarme sur « la possibilité d’une inflation mondiale élevée, accompagnée d’une croissance atone, rappelant la stagflation des années 1970. » Les experts de la Banque mondiale concluaient alors leurs prévisions en des termes clairs : « Cette situation pourrait entraîner un resserrement brutal de la politique monétaire dans les économies avancées, ce qui risque de provoquer des tensions financières dans certaines économies émergentes et en développement. »

La Banque mondiale estime ainsi qu’après un rebond de 4,2% en 2021, la croissance en Afrique subsaharienne a ralenti cette année, justement à cause des tensions intérieures sur les prix. Des tensions que l’on doit essentiellement aux perturbations des circuits d’approvisionnement dues à la guerre que la Russie mène en Ukraine. Conséquences : le renchérissement des denrées alimentaires et une baisse du pouvoir d’achat, en particulier dans les pays à faible revenu. Pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, ce ralentissement de la croissance mondiale, auquel s’ajoutent les pénuries de nourriture ou encore de carburant, créent de fortes turbulences dans toute la région. Et ces dernières sont encore plus importantes pour les pays comme la RDC, l’Ethiopie, Madagascar et la Tanzanie, qui dépendent des importations de blé de Russie et d’Ukraine.

D’après la Banque mondiale, en 2021, la croissance de l’Angola, du Nigeria et de l’Afrique du sud, les trois plus grandes économies de l’Afrique subsaharienne, s’est établie à 3,8%. Et cette dynamique s’est poursuivie durant le premier semestre de cette année en Angola et au Nigeria, grâce notamment à la stabilisation de la production pétrolière, aux cours élevés du pétrole justement, ainsi qu’à la reprise des secteurs non liés aux ressources naturelles. En Afrique du sud, la croissance a été freinée par le durcissement de la politique monétaire, la hausse du chômage et les pannes d’électricité récurrentes. Les dommages causés aux infrastructures du port de Durban, l’un des plus importants du continent, suite aux très graves inondations et glissements de terrain subis par le pays il y a quelques mois, ont également accentué les perturbations des chaînes d’approvisionnement liées à la guerre en Ukraine et aux confinements en Chine.

Les pays émergents doivent se préparer à des temps difficiles

Plus au nord du continent et au Moyen-Orient, la situation est globalement difficile, malgré d’importants contrastes. Dès le début de cette année, relèvent en effet les experts de la Banque mondiale, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord avait déjà beaucoup de mal à compenser les pertes de croissance et d’emplois occasionnées par l’épidémie de COVID-19, qui est venue s’ajouter à une décennie de stagnation pour de nombreuses populations de la région, à cause des multiples crises locales qu’aggravent les conflits et l’instabilité politique. La croissance moyenne de la région pourrait néanmoins atteindre 5,3% en 2022, soit le rythme le plus rapide depuis dix ans. Mais derrière ce chiffre, il y a des situations extrêmement différentes. Le rebond actuel est d’abord dû à la forte croissance que connaissent les pays exportateurs de pétrole. Une croissance qui tient d’une part à la hausse de leurs recettes, et d’autre part à la régression des effets néfastes de la pandémie de COVID-19.

« Du côté des importateurs de pétrole, souligne le rapport de la Banque mondiale, le fragile rebond a été compromis par la hausse des prix de l'alimentation et de l'énergie, le renchérissement du crédit et l'affaiblissement de la demande extérieure. » En Tunisie par exemple, la reprise économique a été plus que modeste en 2021. Et le pays peine toujours à accéder aux financements du marché international. Pourtant, il doit faire face à de multiples chocs économiques, dans un contexte marqué par une transition politique complexe et d’importantes difficultés socioéconomiques. La Tunisie ne dispose donc pas de marge de manœuvre pour financer des mesures de relance, alors même que le chômage estimé à 16,1% de la population active reste à un niveau très élevé. Situation délicate également pour l’Egypte. Alors que l’inflation continue de croître, la forte croissance du premier semestre s’est brusquement ralentie. Le pays fait face à une hausse des prix à la consommation qui atteint des taux annuels à deux chiffres, ce qui grève les revenus des ménages et détériore la compétitivité des entreprises.

Autre région en proie à un ralentissement économique important : l’Asie du Sud. Cette dernière a pourtant connu une solide reprise au second semestre de l’année dernière, qui a été sapée notamment par la guerre que mène la Russie en Ukraine. Toujours d’après les prévisions de la Banque mondiale, la croissance en Asie du Sud devrait ralentir respectivement à 6,8 et 5,8% pour les années 2022 et 2023. Elle avait pourtant atteint 7,6% l’année dernière. C’est ainsi qu’en Inde, la croissance devrait chuter à 7,5% au cours de l’exercice 2022/2023 (elle est estimée par le Trésor français à 8,7% sur l’exercice 2021/2022). Au Pakistan, le rapport de la Banque mondiale daté de juin dernier, estimait qu’avec le ralentissement de la demande étrangère, la croissance devait passer de 5,7% en 2020/2021 à 4% en 2022/2023. Après les moussons « apocalyptiques » qui ont inondé près du tiers du pays, la situation est sans doute bien pire que prévu. D’ailleurs, le premier ministre Mian Muhammad Shehbaz Sharif a affirmé le 6 octobre dernier que le Pakistan faisait face à une crise sans précédent de santé, de sécurité alimentaire et de déplacement interne.

Dans ce contexte mondial morose, le FMI nous apprend que la région Amérique latine et Caraïbes présente des prévisions qui s’améliorent, avec une croissance attendue à 3,5% cette année, soit 0,5 point de plus que prévu. Le Fonds précise cependant que l’avenir reste très incertain. Ses experts reconnaissent toutefois que ces prévisions, en particulier pour l’année prochaine, ne sont valables que « si les anticipations d’inflation restent stables et que le resserrement monétaire n’entraîne ni récession généralisée, ni ajustement désordonné des marchés financiers. » D’ailleurs, le niveau d’inflation très élevé que l’on observe un peu partout actuellement, entraîne une appréciation du dollar qui est déjà au plus haut depuis le début des années 2000. Une situation qui, selon le FMI, pénalise tout particulièrement les pays émergents. En effet, un dollar durablement fort accroîtrait mécaniquement le risque de défaut de paiement de certains de ces pays sur leur dette. D’ores et déjà, Pierre-Olivier Gourinchas, chef-économiste du FMI prévient : les pays émergents doivent se préparer à des temps difficiles.

 

Christian Eboulé
TV5 Monde / MCP, via mediacongo.net
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