La Banque mondiale a assuré mercredi 5 février ne pas se désengager du vaste projet de la centrale hydroélectrique baptisé Inga III en République démocratique du Congo (RDC), qui suscite des craintes de la société civile.
Le conseil d'administration de la Banque, qui représente ses 188 Etats-membres, a reporté sine die sa réunion prévue le 11 février qui devait valider un prêt de 73 millions de dollars en faveur du projet baptisé Inga III situé aux abords du fleuve Congo, a-t-on appris auprès de l'institution.
Nous avons reporté la présentation, devant notre conseil, du projet d'assistance technique lié à la conception de l'exploitation du projet, mais il n'a pas été annulé, a affirmé à l'AFP le porte-parole de la Banque mondiale, David Theis, sans préciser davantage les motifs de cette décision.
Notre engagement envers le projet Inga III reste inchangé, a-t-il toutefois ajouté.
Dans un communiqué publié mercredi, l'organisation de défense de l'environnement International Rivers parle d'une décision surprise de la Banque et rappelle qu'elle intervient sur fond d'inquiétudes accrues de la société civile.
Fin janvier, douze ONG congolaises ont adressé une lettre aux administrateurs de la Banque centrale mettant en doute la capacité de ce projet de combler le fossé énergétique en RDC et redoutant son impact sur les populations locales, dont la survie repose entièrement sur le fleuve Congo.
Le projet Inga III, dont le coût total est évalué à 12 milliards de dollars, doit permettre d'installer une capacité de production électrique de 4.800 MW qui viendrait compléter les barrages Inga I et Inga II, mis en service dans les décennies 1970 et 1980 et qui produisent actuellement 1.500 MW.
A terme, le site pourrait devenir la plus grande centrale hydroélectrique au monde, selon le gouvernement congolais.
Fin octobre, l'Afrique du Sud s'est engagée à acheter 2.500 MW produits par cette usine, donnant un gage supplémentaire de viabilité financière du projet
Selon les projets du gouvernement, quelque 1.300 MW produits par Inga III seraient par ailleurs destinés aux industries minières du Katanga (sud-est de la RDC) dont le développement est limité par le manque d'énergie disponible.
Le reste de la production serait dévolu à la population congolaise, dont 9% seulement dispose aujourd'hui d'un accès à l'électricité, selon des chiffres officiels.
Le début des travaux d'Inga III est prévu au plus tôt pour octobre 2015 en vue d'une mise en service en 2020.