Kalemie : la crise alimentaire à la prison fait 47 décès depuis janvier

A Kalemie, la prison centrale est secouée par une crise alimentaire. Selon les sources proches des responsables de cette maison carcérale, 47 détenus sont morts depuis le début de cette année.

La plupart souffrent de malnutrition sévère, les détenus n’ayant droit qu’à trois repas par semaine. Avec une capacité de 250 personnes, la prison de Kalemie compte à ce jour 954 détenus. Les responsables de  cette maison de rééducation sollicitent l’intervention des autorités tant au niveau national que provincial.

Ce lundi, deux nouveaux détenus sont décédés à la prison centrale de Kalemie. Un surveillant de cette maison de détention qui a requis l’anonymat affirme que l’une des victimes est morte à la suite d’une anémie.

Tandis que le second a développé une malnutrition sévère. Ce qui ramène le nombre de décès à 6 depuis début septembre, ajoute notre source. En 9 mois, la prison de Kalemie a enregistré 47 décès, d’après des sources sur place. Ce qui fait une moyenne de 5 décès par mois.

Pendant ce temps, des dizaines d’autres prisonniers sont malades. Nathan Mugisho, président du mouvement citoyen ”Parlement débout sans tabou” a visité cette maison carcérale ce mardi. Il affirme que la situation de la prison est inquiétante. Selon lui, 72 détenus sont malades parmi lesquels 17 sont internés au dispensaire de la prison suite à leur état critique. Il affirme que ces détenus ne sont pas pris en charge faute de médicaments. Le reste des malades soit 55 détenus, souffrent de la tuberculose. Toutefois, indique-t-il, ces derniers sont sous traitement.

Des actions de  l’autorité 

Les conditions de vie des détenus de la prison de Kalemie n’intéressent-elles pas les autorités de la province du Tanganyika ? S’interrogent plusieurs habitants de Kalemie.

 ”Oui’‘, répond le ministre provincial du plan dans la province du Tanganyika, Dieudonné Muzang Masol. Et d’ajouter : ”le gouvernement provincial a reçu beaucoup d’alertes sur la situation de cette maison de détention”.

Ainsi, précise-t-il, la gouverneure de province envisage d’effectuer une descente sur le terrain afin de palper du doigt les réalités. Ce qui par la suite, permettra à Madame Julie Ngungwa de décider sur des actions concrètes à mener.