Politique
Depuis quelques jours, les avocats africains s'enflamment. L’objet de leur courroux ? Une initiative accompagnée par l’ordre des avocats de Paris. Explications.
Jeudi 11 juin à 12 heures, dans et devant le Palais de Justice d’Abidjan, l’effervescence est à son comble. Objet du courroux des avocats ivoiriens et de leur bâtonnier, Marcel Beugré : un projet de création d’un barreau (une association) regroupant l’ensemble des avocats intervenants auprès de la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) de la zone Ohada. Pierre-Olivier Sur, bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris, est dans la ligne de mire. Présent à Abidjan depuis quelques jours, c’est à lui que revient le soin de présenter ce projet de barreau devant les ministres issus des 17 pays membres de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires.
Quelques heures plus tard, il renonce. La pression aura été trop forte. Broncas des bâtonniers de Côte d’Ivoire, du Bénin, et d’autres pays de la zone, mini-manifestation d’avocats à Cotonou : l’implication des avocats parisiens dans un projet africain n’a pas été accepté. “Il est regrettable de constater que les barreaux de l’espace Ohada n’ont été ni informés de cette initiative ni associés à ce projet”, écrivait déjà le 9 juin Cyrille Djikui, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Bénin. Le lendemain, Marcel Beugré lui emboîtait le pas, écrivant à l’ensemble des avocats du pays : “Il est inadmissible qu’un tel projet, concernant des barreaux d’un espace communautaire africain, puisse être porté par le barreau de Paris”.
Interrogé par Jeune Afrique, Pierre-Olivier Sur ne décolère pas devant les accusations de colonialisme juridique qui ont fleuri ici ou là de la part d’avocats africains. “Ce n’est pas mon projet. Nous avons été sollicités par le président de la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’Ohada, Marcel Sérékoïssé-Samba, explique-t-il. Il s’est tourné vers moi parce que je suis bâtonnier du barreau de Paris, le plus grand de France. Et quand mes amis africains me demandent quelque chose, je le fais.” L’avocat parisien affirme également avoir parlé de ce projet aux bâtonniers africains, notamment à Ouagadougou il y a quelques mois. Un point que confirme Mamadou Konaté, un avocat malien partisan depuis plusieurs années de la création d’un barreau Ohada. Ce dernier confie avoir lui-même évoqué à plusieurs reprises ce projet avec ses confrères.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Les plus commentés
Politique Le président Tshisekedi prévient les députés nationaux : « Je n’hésiterai pas à dissoudre l’Assemblée nationale et renvoyer tout le monde à de nouvelles élections, si ces mauvaises pratiques persistent »
18.05.2024, 19 commentairesPolitique La France, un allié indéfectible du Rwanda : Les dessous d’une alliance stratégique
19.05.2024, 10 commentaires
Ils nous font confiance