Les producteurs agricoles informés du danger de consommer le manioc sous toutes ses formes

Les producteurs agricoles de Kipolongo ont été informés du danger auquel ils sont exposés quant à la consommation  du manioc, contenant une substance chimique mortelle qui est l’acide cyanhydrique (HCN), plus connu sous le nom d’acide prussique, présent dans les tubercules et dans les feuilles de manioc, a indiqué le pasteur Ibumbu, directeur du Programme agricole communautaire et auteur d’une publication scientifique intitulée « Le manioc : un poison pour le Kwango ».

Les sels de cet acide, appelés cyanures et ses dérivés sont toxiques, a-t-il déclaré. Il s’agit des glucides cyanogènes ou lin amarines. Selon lui, le manioc tue à petit feu celui qui en consomme.

L’alimentation à base de ce produit sous toutes ces formes causent des troubles divers au niveau du tube  digestif et du système nerveux entraînant souvent des troubles digestifs. L’acidité gastriques, la furonculose, l’obésité, le diabète, la paralysie, le bégaiement.

Un homme qui aura mangé du manioc toute sa vie, vieillira mal, souffrira d’hémorroïdes dues à la constipation chroniques, de varices, de sinité, avec une espérance de vie ne dépassant pas la soixantaine, a-t-il révélé. Le pasteur témoigne avoir eu un entretien, en 2009, avec un centenaire, ayant vécu à Kasongo et qui, durant toute sa vie, n’a pas touché au manioc du tubercule jusqu’aux feuilles.

Les femmes enceintes qui se nourrissent de la pâte de manioc donnent naissance à des enfants crétins ou ayant des proportions élevées, avec une incidence sur le quotient intellectuel et des effets dévastateurs sur l’élan vers le développement endogène.

La teneur en HCN dans le manioc  est fonction de la variété, selon qu’elle est très douce supérieur à 0,010%, douce (0,010 à 0,012%), amère (0,012 à 0,014%), tandis que la variété très amère contient 0,014% de HCN. Quant au manioc sous forme de cosettes et de farine il contient 0,015% d’HCN. Il n’est même pas accepté sous cette forme pour l’alimentation du bétail.

La seule solution au fléau du manioc, recommande-t-il, est la prise de position par les pouvoirs publics de promouvoir  la culture des sous espèces du manioc contenant des concentrations minimales de lin amarines. Il préconise aussi l’adoption  d’autres cultures de substitution nutritives comme l’igname, l’amarante, le maïs jaune, le taro, le soja, le blé, la pomme de terre, la patate douce pour corriger et équilibrer toutes les catégories d’âge.