Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) vont se réunir ce lundi 18 mai courant, à Luanda en Angola, en sommet extraordinaire pour examiner la situation sécuritaire de leurs pays respectifs. Ce Sommet intervient après la réunion des ministres des Affaires étrangères de ces pays qui s’est tenue du 15 au 16 mai dans la capitale angolaise.
Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la CIRGL vont se réunir lundi à Luanda pour faire le point de la situation de sécurité dans cette partie d’Afrique en proie à des conflits armés et autres cas d’insécurité.
Ce sommet intervient à un moment crucial où l’un des pays, en l’occurrence le Burundi, sort d’une tentative de coup d’Etat qui a échoué, tentative consécutive à une contestation populaire contre un troisième mandat controversé que le président Pierre Nkurunziza tient à briguer et qui a soulevé des manifestations à Bujumbura depuis le 26 avril dernier.
Dans une antienne traditionnelle déjà connue, les chefs d’Etat vont condamner cette tentative de putsch pour laquelle plusieurs observateurs avisés craignent des représailles musclées contre les putschistes dont bon nombre s’est rendu aux forces loyalistes.
La situation sécuritaire en RDC
La situation sécuritaire en RDC qui tend à s’aggraver, étant donné que les derniers incidents enregistrés sur le terrain, notamment les derniers massacres perpétrés à Beni par des rebelles ougandais des ADF, sera aussi examinée de manière particulière au cours de ce sommet.
Le sommet de Luanda s’ouvre également dans un contexte particulier au moment où s’est tenu à Bangui, du 7 au 11 mai, un Forum politique entre différentes forces politiques du pays à l’issue duquel des accords de paix ont été signés entre différents protagonistes du conflit centrafricain après 30 mois de conflits entre les milices majoritairement musulmanes ex-Seleka et groupes d’auto-défense chrétiens anti-Balaka, qui ont plongé le pays dans un chaos sans nom.
Les participants au Sommet de Luanda vont également se pencher sur la situation du Kenya où il y a eu en début d’avril dernier, un attentat très meurtrier contre l’université de Garissa revendiqué par les islamistes somaliens shebab et qui a fait 147 morts.
Le processus électoral
Le processus électoral constituera l’autre dossier sur lequel les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la CIRGL devront aussi se pencher. Un dossier si important, d’autant plus important qu’il est à la base de la naissance des crises dans nombre de pays dont les présidents tentent de réviser la Constitution pour leur permettre de briguer un autre mandat alors que la Constitution le leur interdit.
En effet, plusieurs pays de la CIRGL (Burundi, Congo Brazzaville, RDC, Rwanda), vont organiser des élections à partir de 2016.
Comme l’a déclaré le ministre angolais des Relations extérieures, Georges Chikoti, au cours de la réunion des ministres des Affaires étrangères de la CIRGL « la région des Grands Lacs est encore loin de connaître une paix totale, cependant le travail conjoint de la CIRGL, au niveau du secrétariat, des ministres, des chefs d’Etat et de Gouvernement constitue une voie importante vers la paix », soulignant que cette réunion se tenait à un moment « très préoccupant ».
La République d’Angola assume la présidence de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), pour un mandat de deux ans, qui a commencé en janvier 2014.
La CIRGL a été créée après les conflits politiques qui ont marqué la région des Grands Lacs en 1994. Cet organisme sous-régional est composé de douze pays, à savoir : l’Angola, le Burundi, la République centrafricaine, le Congo Brazzaville, la République démocratique du Congo, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan, le Soudan du Sud, la Tanzanie et la Zambie.