RDC : les massacres à Beni deviennent quotidiens malgré les actions militaires (Synthèse)

Les massacres sont régulièrement enregistrés dans le territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu (Est de la RDC) et les rebelles ougandais des ADF sont toujours pointés du doigt, malgré les opérations menées par l'armée gouvernementale rd-congolaise contre les ADF dans cette région.

Il ne se passe pas trois jours dans ce territoire sans que l'on puisse enregistrer une tuerie ou un kidnapping, généralement attribués aux ADF, malgré les mécanismes et stratégies mis en place par les Forces armées de la RDC et la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) afin de lutter contre ces massacres à répétition.

L'armée gouvernementale et la Force de la Monusco avaient lancé conjointement l'opération Sokola (Nettoyer) en 2013, qui a connu des succès, avec la reprise des villages par les deux forces.

Mais depuis la mort du colonel Mamadou Ndala, commandant du 42^ème bataillon des commandos des Unités de réaction rapide, tué dans une embuscade tendue par les ADF toujours dans la région de Beni, le 2 janvier 2013, "le commandement des FARDC dans la lutte contre les ADF n'est plus efficace comme auparavant", a indiqué par téléphone depuis la ville de Beni à Xinhua un officier des FARDC engagé dans des opérations contre les ADF, qui a requis l'anonymat.

"Là où nous allons mener des patrouilles, ce n'est pas là où se trouvent les ADF, pour l'instant, il est difficile de vous dire que les ADF sont quelque part, non, on ne sait pas", a-t-il poursuivi.

Les autorités des FARDC ont souligné toutefois que les rebelles ougandais des ADF quasiment sont neutralisés à 80% avec les opérations militaires.

Les déclarations des autorités militaires ne cadrent pas avec la réalité qui sévit à Beni où, en une semaine, près de 50 personnes ont été tuées à la machette par les éléments présumés des ADF.

Le président de la République Joseph Kabila, en compagnie des ministres en charge de la sécurité nationale et défense, s'est rendu à Beni où, il a promis de tout mettre en œuvre afin de pacifier le territoire où plus de 400 personnes ont été tuées depuis janvier 2014, selon la société civile de la province du Nord-Kivu.

Des manifestions ont été organisées à Beni avec comme objectif de dénoncer l'insécurité et les tueries à répétition et d’interpeller le gouvernement de la République de bien protéger la population civile. Des journées "ville morte" ont été observées.

"Nous avons déjà anéanti le groupe ADF dans le territoire de Beni, il ne reste qu'un petit groupe constitué de 15 personnes des ADF qui reste encore actif et ils n'ont plus beaucoup de jours, nous allons les arrêter", a déclaré à Xinhua le général Léon Kasonga, porte-parole des FARDC.

"Nous sommes suffisamment informés sur les mouvements de ce petit groupe, nous sommes bien armés et nous combattons en respectant le Droit de l'Homme", a-t-il dit.

Selon la société civile du Nord-Kivu, plus de 600 personnes ont été enlevées depuis 2012 par les ADF dans le territoire de Beni.

Le général Muhindo Akili, responsable militaire des opérations contre les rebelles ougandais, a indiqué que les FARDC mènent seules l'opération Sokola, depuis mars dernier, dans les localités de Makutano, Bangu, Samboko, Ndalia, Zunguluka, Kalalangwe, Mufutabangi et Kawele, localités situées à cheval entre le Nord-Kivu et la Province Orientale.

D'après lui, ces opérations ont comme objectif d'obtenir la reddition de tous les rebelles ougandais encore réfractaires au processus de désarmement.