Un symbole, un destin, une réponse aux plus vulnérables notamment, les enfants déshérités ou en rupture familiale… Monseigneur Philippe Nkiere Kena, CICM, évêque du diocèse d’Inongo est de cette image, qu’il s’est fait dès les premiers pas vers un long parcours qu’il acceptera volontiers d’emprunter pour servir dans la moisson du Seigneur durant toute sa vie. Il reflète, en effet, un portrait réaliste digne d’un serviteur fidèle qui a bien voulu consacrer sa vie au service des marginaux.
A l’occasion de ses cinquante ans de vie sacerdotale, les fidèles de la paroisse catholique Saint Vincent de Paul, jeunes et vieux, se sont mobilisés derrière l’abbé Simon Zindo, curé de la paroisse pour l’honorer à juste titre. Ce, à travers une cérémonie festive grandiose, organisée le dimanche 10 mai 2015, dans l’enceinte du Complexe scolaire St. Vincent de Paul après la messe unique, célébrée avec faste, spécialement programmée à 9h00’ en son honneur.
C’est un jour mémorable et inoubliable qui laisse des empreintes infalsifiables auprès de la communauté paroissiale. Celle-ci est la première communauté adoptive, spirituellement, de Mgr Nkiere après qu’il a quitté le Conseil général de la Congrégation des Pères de Scheut à Rome, où il a presté pendant près de dix ans.
Au cours de la célébration eucharistique, présidée par Mgr lui-même, aux côtés de plusieurs autres prêtres, en l’occurrence, l’équipe sacerdotale SVP : les abbés Ntambidila Zindo (curé), Christian Mulopo (vicaire), Gaby José, le diacre Mbelo Augustin et l’abbé Dolivera ainsi que plusieurs autres prêtres venus du diocèse d’Inongo, l’évêque Nkiere, dit ‘’Ya Philippe’’ a centré son homélie autour de son propre témoignage.
Un symbole, un destin
Mgr Philippe Nkiere a passé 17 ans sous le toit parental sans un petit-frère, ni une petite sœur derrière. Un miracle s’est accompli dans la famille après que sa mère, du nom de maman Anto, a accepté de libérer l’unique enfant qu’il avait afin d’aller au séminaire, pour devenir prêtre. Car, auparavant, la maman s’était opposée farouchement, brandissant le motif que ‘‘Ya Philippe’’ doit se marier et garnir la famille en petits fils.
Les voies de Dieu sont insondables
Le moment venu, lorsque Philippe s’apprête à s’inscrire au séminaire avec l’accord de la maman, cette dernière est tombée enceinte. Elle va enfanter Hélène, 17 ans après. Comme quoi, l’appel à la vocation du jeune Philippe a ouvert la voie à la fécondité chez la mère. Deux années plus tard, soit dix-neuf ans après, c’est un garçon qui va naître du nom de Paul.
Devenu missionnaire CICM, Ya Philippe ne manquera pas de rencontrer des écueils ou obstacles dans sa vie sacerdotale. Surtout lorsqu’il assumait les fonctions d’assistant du supérieur général à Rome de 1974 à 1984. Il a eu à faire face aux humeurs des uns et des autres, pas très facile dans une congrégation métissée de toutes les races et cultures. Que n’a-t-il pas récolté en termes de critique ? Ses confrères de la même couleur de peau n’ont cessé de l’accuser d’être vendu aux blancs. Ces derniers, à leur tour, l’ont taxé de nègre. ‘‘Ya Philippe’’ ne savait plus à quel saint se vouer.
Mais au-delà de tout, ces accros ont constitué une force pour ‘‘Ya Philippe’’ qui s’en est sorti victorieux. Car, à ce jour, il est devenu le père de centaines de milliers de fidèles. Il a été fortement approuvé avec la mobilisation enregistrée dimanche dernier. De l’intérieur comme du dehors, l’église a donc refusé du monde. Une marée humaine a afflué l’église St. Vincent de Paul.
Bref aperçu biographique de l’évêque Nkiere
Son excellence Mgr Philippe Nkiere est né à Nioki le 21 février 1938. Après ses études primaires à Nioki, de 1946 à 1951, il est admis au Petit séminaire de Bokoro où il bénéficie d’une formation solide de 1951 à 1957.
De 1957 à 1958, il suit la formation à la vie religieuse au noviciat des missionnaires de Scheut à Kananga avant d’aborder les études philosophiques dans la même ville de 1958 à 1961.
Des 1961 à 1965, il fréquente les études théologiques à Scheut (Bruxelles) et Jambes (Namur) en Belgique.
Ordonné prêtre à Scheut le 2 août 1964, il se rendra à Rome pour les études universitaires à Gregorianum et Alphonsianum de 1965 à 1970, études sanctionnées par un diplôme de Doctorat en Théologie morale.
Engagements missionnaires
- Professeur de théologie morale à Kananga (Malole) de 1970 à 1974.
- Assistant du supérieur général à Rome de 1974 à 1984.
Engagements dans le monde des abandonnés
Fondation de Ekolo ya Bondeko (1984-1992)
Ordonné évêque par Saint Jean-Paul II, le 6 janvier 1992 à Rome, il sera évêque du diocèse de Bondo de 1992 à 2005. Depuis 2005, il est évêque du diocèse d’Inongo.