Santé
Déjà défavorisées à plusieurs égards, une étude d’impact socio-économique sur les communautés locales ayant été frappées par l’épidémie à virus Ebola, que vient de réaliser le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en collaboration avec le ministère de la Santé, relève que les populations du territoire de Boende se sont appauvries davantage.
" Les résultats de cette étude montrent que la situation des populations demeure extrêmement précaire car les germes d’un nouvel épisode de la maladie à virus Ebola sont toujours présents ", a signifié la chargée de communication du PNUD en RDC, Geneviève Delaunoy, hier mercredi 13 mai au cours du point de presse hebdomadaire conjoint des Nations Unies à Kinshasa.
Quant on dit germes, elle rassure, » c’était pour faire une allusion au fait que Ebola peut malheureusement resurgir, pas seulement dans cette zone là, mais ailleurs aussi. Et puis, il est important de remettre sur pied les infrastructures sanitaires, faciliter la vie des agriculteurs, leur permettre de crédits pour faire de l’élevage plutôt que la chasse dans la forêt etc.… Il y a aussi une prise en charge psychologique qui doit être fait, parce que la maladie, on a constaté qu’elle a crée aussi beaucoup de peur au sein de la population et aussi beaucoup de stigmatisation. Il faut travailler sur tout ça en même temps « .
En effet, a-t-elle poursuivi, la grande pauvreté continue de sévir dans le contexte d’une économie axée sur les écosystèmes, notamment la forêt et la consommation de ses produits tels que la viande animale qui est un vecteur de la maladie. D’où la nécessité de poser des actions concrètes.
Madame Delaunoy rappelle que depuis 1976, la République démocratique du Congo a déjà été confrontée à sept épidémies de la maladie à virus Ebola. La dernière épidémie a eu lieu en 2014 dans le territoire de Boende en province de l’Equateur.
Hausse des prix des denrées alimentaires sur le marché
En fait, cette étude vient d’être validée. Il en ressort que durant l’épidémie 24,3 % des ménages n’ont rien produit contre 13% avant la crise. Cette baisse du volume de la production agricole a eu donc un impact direct sur le marché entraînant une hausse des prix des denrées alimentaires allant de 12,5 % pour les arachides et 233,33 % pour la viande de porc, ce qui a aggravé l’appauvrissement de la population.
Il est clairement attesté que les impacts sociaux de cette fièvre hémorragique sont multiples pour les familles directement touchées. Parmi de faits perceptibles, on note, entre autres, la psychose d’une maladie à fort taux de mortalité (49 décès sur 66 cas, soit un taux de létalité de 74,2 % en quatre mois), le veuvage, la perte d’un ou des deux parents, la stigmatisation et le dérèglement des us et coutumes.
Pour remédier tant soit peu à cette situation, l’étude propose notamment: la redynamisation du secteur de la santé impliquant la surveillance des maladies et de la nutrition ainsi que le renforcement de l’accès aux soins de santé et la viabilisation des infrastructures sanitaires; la redynamisation du secteur agricole, au travers notamment, par le développement d’un pôle de commercialisation des produits agricoles autour de la localité de Lokolya, le développement d’un centre de reproduction de semences améliorées dans le secteur de Djera; la relance de l’élevage pour ne plus devoir recourir à la chasse en forêt de moins en moins fructueuse; la promotion des associations paysannes, l’accès des paysans au crédit pour accroître la production; l’amélioration des infrastructures, en passant notamment par le désenclavement du territoire et l’ouverture ou le réaménagement des pistes routières et enfin, la prise en charge psycho-socio-économique prenant en compte la scolarisation des jeunes et l’alphabétisation des adultes; la mise en place de formations citoyennes ainsi que l’appui à l’appropriation des projets communautaire.
La chargée de communication du PNUD estime que les inquiétudes sur l’éventualité des germes d’un nouvel épisode de l’épidémie à virus Ebola dans ce territoire de la province de l’Equateur, est une question essentielle. Parce que tout seul on n’y arrivera pas.
Effectivement, explique-t-elle, » j’ai souligné les différents secteurs dans lesquels, il faut, l’étude recommande d’agir, à savoir les secteurs de la santé, de l’agriculture, des infrastructures, notamment de la prise en charge psycho-socio-économique « .
Toujours dans le cadre des solutions à porter à cette situation, elle a fait savoir que maintenant, c’est à voir ensemble au sein du système des Nations Unies comment aider les populations affectées. » Je voudrais quand même rappeler une chose importante, ce que la protection de la population que ça soit au niveau de la sécurité, au niveau de la santé, c’est une responsabilité qui incombe en premier lieu aux autorités congolaises. Les Nations Unies viennent ici en appui. Donc, c’est pour ça que cette étude est conjointe, avec le ministère de la Santé publique et le PNUD, en l’occurrence « , a souligné Geneviève Delaunoy.
Combattre les éléments qui font persister la pauvreté
Dans la foulée, elle a indiqué que, » ce qui est important de savoir, le leadership, l’impulsion va venir de la part du ministère de la Santé publique et le PNUD en l’occurrence et les autres agences des Nations Unies qui voudront y participer, pourront appuyer. Mais l’initiative viendra de la part du ministère de la Santé publique « .
Pour la chargée de communication du PNUD, on peut effectivement parler des germes sur ce plan sanitaire, mais c’est surtout les éléments qui font que la pauvreté persiste toujours qu’il faut combattre absolument. Les localités et les personnes qui y habitent, constate-t-on, continuent à chasser dans la forêt. Or on sait qu’il y a un lien direct entre les produits de la chasse et certains vecteurs de contamination. » Donc, il y a plein de choses à remettre debout, notamment l’accès facile aux structures sanitaires, le fait aussi de donner plus d’informations aux populations pour qu’elles sachent le danger qu’elles courent effectivement « , a-t-on souligné.
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