Jeux de la francophonie : avec ou sans Mushikiwabo, la RDC prête pour raviver la flamme de la Francophonie

Rien de surprenant avec l’absence annoncée à Kinshasa de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la Rwandaise Louise Mushikiwabo pour les 9èmes Jeux de la Francophonie.

Dans la capitale congolaise tout bouge et l’ambiance ne cesse de s’accentuer à l’approche du go de cette grande fête francophone. C’est dire qu’avec ou sans Louise Mushikiwabo, Kinshasa va bel et bien raviver, avec tout l’éclat possible, la flamme de la Francophonie. Une flamme qui rime d’ailleurs avec les valeurs francophones, notamment la défense des droits fondamentaux, de la démocratie et de la langue française, ce qui n’est pas le cas au pays de la Secrétaire générale de l’OIF, le Rwanda.

Il est clairement établi que le régime de Paul Kagame est bien loin de respecter les libertés individuelles et politiques, alors que la Charte de la Francophonie place ces principes en tête de ses valeurs fondamentales. L’évidence, c’est que l’annonce du désistement de la Rwandaise Mushikiwabo fait, sans nul doute, suite aux tensions qui minent les relations entre la RDC et le Rwanda.

Ce dernier commanditaire de la guerre à l’Est de la RDC sous couvert du M23. Ainsi, évoquer l’argument de n’avoir pas reçu l’invitation des autorités congolaises, comme l’a fait croire la porte-parole de la Sg de l’OIF, est un faux fuyant. Car, pour Kinshasa, rien ne pouvait empêcher l’arrivée de la SG de la Francophonie encore que « toutes les dispositions sécuritaires ont été prises pour qu’elle soit suffisamment protégée », avait fait savoir le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Peter Kazadi, lundi 24 juillet au cours d’un briefing presse consacré aux derniers réglages des préparatifs et programmes d’activités des Jeux.

Co-organisatrice des jeux de la francophonie, comme l’avait souligné le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, au cours du briefing consacré aux derniers réglages de cette fête francophone à Kinshasa, la Rwandaise, secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, devrait être à Kinshasa pour superviser ces jeux. Son choix de ne pas venir, suivant l’annonce faite par sa porte-parole, est sans doute dicté par des pesanteurs politiques de son pays où les libertés fondamentales sont un luxe, paradoxalement d’ailleurs aux valeurs que prône l’OIF.

L’évocation d’une procédure qui n’en est pas une, celle de la réception d’une invitation des autorités congolaises, n’est qu’un faux fuyant. Le discours à Kinshasa était on ne peut plus clair : « En tant que co-organisatrice, il va de soi qu’elle soit là. Elle sera la bienvenue à Kinshasa », avaient souligné le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Peter Kazadi, et le directeur du comité national d’organisation des Jeux, Isidore Kwandja.

Un plan « incident zéro » pour relever le défi sécuritaire

À quelques heures du coup d’envoi des 9èmes Jeux, les dispositions sécuritaires prises sont plus que rassurantes. Le gouvernement, par l’entremise du vice-Premier ministre ayant la sécurité dans ses attributions, a parlé du plan de sécurisation dénommé « Incident zéro » pour garantir le bon déroulement des activités.

« Ma présence ici c’est pour rassurer le peuple congolais que les conditions sécuritaires seront bonnes. La commission des renseignements, des services de sécurité et de défense se sont réunies ces derniers jours et nous avons mis en place un plan de sécurisation des Jeux de la Francophonie. Et le chef de l’État a recommandé “Incident zéro ”, du début à la fin des Jeux de la Francophonie, afin qu’il n’y ait aucun dérapage, aucun incident, et tous les services ont été instruits à cet effet », a fait savoir le VPM Peter Kazadi.

Dans la foulée, le commissaire provincial de la police de la ville de Kinshasa, Blaise Kilimba Limba, a expliqué les articulations de ce plan de sécurisation qui se caractérise par des patrouilles mixtes, des points de bouclage, des contrôles de routine, etc.

Entretemps, artistes et athlètes sont prêts pour les différentes compétitions prévues au programme.

Pour le Comité national chargé de la préparation de l’événement et l’accueil des délégations internationales, tout se déroule normalement. Le directeur national des Jeux, Isidore Kwandja, a annoncé l’arrivée d’autres délégations à Kinshasa notamment celles de la France, du Maroc, du Liban, avant de rassurer que « athlètes seront logés dans de bonnes conditions avec une sécurité optimale ».

En effet, a-t-il souligné, « les athlètes seront logés dans des résidences universitaires clôturées. À l’intérieur, il y a une société privée qui assure la protection intelligente, pour contrôler l’accès à l’Université de Kinshasa ». Ces mesures ont été prises et « nous sommes déjà dans les Jeux », a-t-il souligné.